Le réchauffement climatique en cours est incontestable. Parmi ses nombreux effets, on peut se demander si la neige et la glace ont tendance à apparaître en quantités moindres au fil des décennies.
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Faut-il s'attendre à moins de neige et de glace dans les hivers à venir ? C'est en tout cas ce qu'affirment les scientifiques d'après leurs observations. Du fait du réchauffement climatique, il y a globalement moins de neige et moins de glace depuis plusieurs décennies et cette tendance s'est encore accentuée récemment. Des recherches menées en Suisse montrent ainsi que dans les Alpes, ces 30 dernières années ont été exceptionnellement peu enneigées, notamment en dessous de 1.300 mètres d'altitude. Au-dessus de 2.000 mètres, la tendance est moins marquée.
S'appuyant sur des combinaisons de modèles climatiques et de modèles de manteaumanteau neigeux ainsi que sur un nombre important de données météorologiques et sur des scénarios de réchauffement climatique, les chercheurs estiment par exemple que le manteau neigeux naturel des Alpes pourrait diminuer de 70 % d'ici la fin du siècle si les émissionsémissions de gaz à effets de serre ne diminuent pas. Et il diminuerait tout de même de 30 % si la hausse des températures mondiales se limitait à 2 °C (mais on se dirige de plus en plus vers +4 °C d'ici 2100, selon les prédictions de décembre 2017 du Giec).
Réchauffement climatique : neige et glace en quelques chiffres
Dans l'hémisphère nord, les observations satellites montrent que la couverture neigeuse s'est réduite au cours du XXe siècle. Une diminution qui n'a cessé de s'accroître au fil des décennies. Ainsi Le Giec estime que la couverture neigeuse au printemps a diminué de 8 % en surface sur la période 1970-2010 par rapport à la période 1922-1970.
Dans l'océan ArctiqueArctique, la superficie des glaces est aujourd'hui inférieure de 40 % -- en plein été -- à celle qu'elle était à la fin des années 1970. Et depuis le début des années 1980, la banquisebanquise fond à un rythme de quelque 13,4 % par décennie. Quant à son épaisseur en plein hiver, elle n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était. Une tendance qui semble vouloir s'accélérer même si quelques exceptions ont pu être notées. En mars 2017, la banquise arctique a atteint un nouveau record de plus faible extension maximale depuis le début des mesures satellitaires en 1980.
En Antarctique, la calotte glaciaire semblait quelque peu préservée. On observait même une tendance à la hausse depuis au moins les années 1970. Mais la situation a changé. Ainsi en janvier 2017, son étendue était inférieure de 20 % à la moyenne des années 1980/2010.
De leur côté, les glaciers de montagne sont en régression depuis la fin du Petit Âge Glaciaire, en 1850. Et pour se faire une idée plus précise, sur la période 1985-2003, le glacierglacier de Saint-Sorlin (Alpes) a perdu en moyenne chaque année, l'équivalent d'un mètre de glace sur toute sa surface. Entre 2003 et 2015, cette moyenne est passée à deux mètres.
La modification des précipitations et l'augmentation des températures seraient les causes de cette pénurie de neige en hiver et des fontes accrues au printemps et en été.
Toutefois, cette diminution n'est pas uniforme et dans certaines zones comme la Scandinavie, les précipitationsprécipitations neigeuses ont augmenté et les glaciers avancent. Ceci s'explique par l'hétérogénéité du réchauffement, l'accroissement des précipitations dans certaines zones avec l'accélération du cycle de l’eau et l'existence de cycles et de mécanismes climatiques régionaux.