Même en eau douce, l'exploration subaquatique reste risquée et hasardeuse. Une récente tentative de plongée à une profondeur record dans le lac Baïkal (Sibérie) vient de le démontrer. Mais l'expédition n'a pas abandonné la partie.
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Le sous-marin Mir-2 au mouillage. (Image de la télévision russe)
Répartis sur 31.500 km² pour une longueur totale de 636 km, l'immense lac Baïkal, en Sibérie, contient 20% de la totalité des réserves d'eau douce de la planète. Son volumevolume, de 23.400 km³, équivaut approximativement à 260 fois celui du lac Léman. Plusieurs expéditions scientifiques y ont déjà été organisées, et la dernière en date, qui vient de débuter, vise entre autres à établir un record absolu de plongée en eau douce en atteignant le fond, estimé à -1.680 mètres.
Cette tentative de plongée, la première d'une longue série devant s'étaler sur deux années, devait être effectuée au moyen des sous-marins d'exploration profonde russes MirMir-1 et Mir-2, et conduite par Arthur Chilingarov, géologuegéologue, par ailleurs député de la Douma (parlement de Russie).
Après deux premiers essais de plongée les 24 et 27 juillet, Mir-1 et 2 ont débuté leur descente conjointe en direction de l'endroit présumé le plus profond du lac dans la matinée du mardi 29 juillet. Quelques heures plus tard les scientifiques criaient victoire, estimant avoir atteint 1.680 mètres sous la surface, nouveau record absolu et vraisemblablement impossible à battre puisqu'il n'existe pas d'endroit aussi profond en eau douce. Mir-2 a déposé sur le fond un drapeau russe en titanetitane inaltérable monté sur un socle pyramidal. En 2007, une expédition russe, menée par le même Chilingarov, avec les mêmes sous-marins, avait déposé le drapeau national sur le fond de l'océan Arctique au niveau du pôle nord géographiquepôle nord géographique, à la consternation générale.
Une déception provisoire
Mais après avoir dépouillé les enregistrements ramenés par les sous-marins, les mêmes scientifiques ont dû déchanter : ils n'avaient atteint que 1.580 et 1.592 mètres, soit près de 100 mètres de moins que ce que les instruments de bord, moins précis, avaient mesuré. Cette différence peut être imputable à la densité de l'eau ou à sa température, les deux véhicules ayant été conçus à l'origine pour évoluer en eau salée (ils avaient atteint 4.261 mètres sous l'Arctique). Le record actuel de 1.637 mètres, atteint dans les années 1990 au fond de ce même lac Baïkal, tient donc toujours.
Cette première plongée n'est toutefois pas un échec, car il ne s'agit que de la première d'un vaste programme. De plus, les cinq heures passées en plongée ont permis de ramener de nombreux échantillons de substrat et d'eau, ainsi que des photographiesphotographies de la faune et de la flore.
Les ennuis ont continué pour l'expédition russe. Mercredi 30 juillet, le sous-marin Mir-2 au mouillage à proximité de la barge d'où sont organisées les opérations de plongée a violemment heurté celle-ci alors qu'une tempêtetempête agitait les eaux du lac. L'appareil a été remonté d'urgence et les techniciens ont constaté que le moteur droit avait été sérieusement endommagé. Cet accidentaccident n'a heureusement pas fait de victimes, mais les réparations prendront vraisemblablement de une à deux journées.
Arthur Chilingarov a déclaré à l'agence de presse Novosti que son équipe tenterait à nouveau de battre le record de plongée dans les prochains jours, et que le programme de recherches scientifiques se poursuivra normalement.