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Le sous-marin Deepsea Challenger pèse 11,8 tonnes (contre 150 tonnes pour le Trieste). Il est alimenté par des milliers de petites batteries au lithium-ion similaires à celles utilisées dans l'aéromodélisme, mais de plus grande taille. Plus de 180 systèmes électroniques sont actifs durant la navigation. © Mark Thiessen, National Geographic
Le point le plus profond de la Planète, ChallengerChallenger Deep, se trouverait à 10.994 mètres de profondeur sous la surface de l'océan Pacifique, à proximité des îles Mariannes. La pressionpression y est considérable : plus de 1.100 atmosphères. Par comparaison, la surface de la Terre n'est soumise qu'à une seule atmosphère. À l'heure actuelle, douze hommes ont déjà marché sur la Lune alors que seulement trois personnes ont atteint le fond de la fosse des Mariannes !
La première exploration de Challenger Deep eut lieu le 23 janvier 1960. Jacques Piccard et Don Walsh atteignirent la profondeur de 10.916 mètres à bord du bathyscaphebathyscaphe Trieste. Depuis, plus rien... jusqu'à hier ! Plus de cinquante ans après la première expédition, James Cameron, célèbre réalisateur à qui l'on doit notamment Abyss, Titanic et AvatarAvatar est devenu le troisième homme à s'être aventuré si profondément sous la surface de l'eau, le deuxième encore en vie avec Don Walsh et le premier à être descendu en solo.
Son mini sous-marin, Deepsea Challenger, a atteint les 10.898 mètres dimanche 25 mars à 21 h 52 GMTGMT (23 h 52 heure française) après une descente de 2 heures et 36 minutes. L'engin a passé plusieurs heures à proximité du fond, battant ainsi le record de 20 minutes détenu par le Trieste, avant d'entreprendre sa remontée de 70 minutes. Il a percé la surface à 2 h 00 GMT.
Présentation du sous-marin Deepsea Challenger, et de sa plongée dans la fosse des Mariannes, en quelques chiffres. Avant de s'attaquer à ce défi, une plongée test a été réalisée à plus de 8.000 mètres de profondeur dans la fosse de Nouvelle-Bretagne le 8 mars 2012. © Idé
James Cameron a tout filmé en 3D
Le sous-marin mesure 7,3 mètres de long, ou plutôt de haut, car il se tient verticalement sous l'eau et non horizontalement. Il abrite un habitacle sphérique de seulement 109 cm de diamètre. James Cameron (1,88 m) ne pouvait donc s'y tenir correctement assis ni debout ou couché. La sphère correspond à la forme géométrique résistant le mieux aux fortes pressions. Précisons tout de même que ses parois d'acieracier font 6,4 cm d'épaisseur.
Des caméras fixées à l'extérieur de l'engin ont filmé toute la plongée en 3 dimensions. Les scènes de tournage ont été éclairées au moyen d'un panneau de Led mesurant près de 2,5 mètres de haut ! Les images seront exploitées pour la réalisation d'un documentaire et par des scientifiques. Contrairement à l'imagerie 2D, l'utilisation de la troisième dimension permet de calculer des échelles et des distances. Ce système est donc très avantageux.
Les scientifiques ne devront pas uniquement se contenter d'images. James Cameron a effectué plusieurs échantillonnageséchantillonnages de sédiments grâce à une pince robotisée tandis qu'une suceuse a été utilisée pour aspirer des animaux vivants. Enfin, plusieurs paramètres physiquesphysiques ont également été enregistrés durant toute la plongée : pression, température, salinitésalinité, etc. Les résultats des diverses analyses seront publiés dans le magazine National Geographics.
James Cameron sortant de son sous-marin après avoir atteint le point le plus profond de la Planète. Avant cet exploit, il totalisait déjà 72 plongées dont 12 sur l'épave du Titanic (à environ 3.800 mètres de profondeur). © Mark Thiessen, National Geographic
Des explorations sources de rêves
Le retour d'un homme dans la zone hadale, à plus de 6.000 mètres sous la surface de l'eau, pourrait donner un second souffle aux explorations profondes. Certains se demandent sûrement pourquoi l'on n'envoie pas des robots, dont la logistique requise est moins conséquente et coûteuse et dont les opérations ne mettent personne en danger. Des ROV ont déjà été utilisés, dont le Nereus en 2009, mais ils ne sont pas capables d'apporter un facteur propre aux explorations humaines : le rêve.
Le projet Deepsea Challenge n'a pas été conçu dans le but d'effectuer un seul et unique exploit. Les explorations devraient donc se poursuivre dans le futur. Les concepteurs du sous-marin souhaiteraient équiper leur engin d'un câble en fibre optique permettant la diffusiondiffusion en direct des images capturées sur le fond. Et puis, pourquoi ne pas profiter des expériences acquises pour construire un nouveau bathyscaphe encore plus fonctionnel... et peut-être plus confortable ?