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Le 5 juillet 2011, Phoenix a connu le plus gros haboob (une violente tempête de sable) jamais subi depuis 100 ans. © Christopher Marks, Flickr, cc by nc nd 2.0
PhoenixPhoenix est la plus grande ville de l'Arizona, située au cœur du désert de Sonora. Elle subit régulièrement des tempêtes de sable, qui ne durent qu'une demi-heure en moyenne. Mais ce jour-là, elle a vécu un véritable raz-de-maréeraz-de-marée de sable. Un murmur de particules de plus de 1 km de haut et 150 km de large s'est abattu sur elle. Un tel événement ne s'était pas produit depuis un siècle. Dans la ville, au passage de la tempête, la visibilité était presque nulle. Blaine Coury se tenait dans le parc Sun Ray, au sud de la ville lors de l'événement, appelé haboob. Voici son témoignage en vidéo.
Phoenix a été plongée dans l'obscurité, submergée par cet épais haboob. Blaine Coury a photographié le phénomène avec un appareil Canon 60D, à intervalles de deux secondes. © Blaine Coury, Vimeo
Décryptage de la vidéo : la sécheresse qui favorise le haboob
La monumentale tempête de sable qui a recouvert Phoenix s'est développée le 5 juillet 2011. Blaine Coury a pris des photos à deux secondes d'intervalle, et explique que la tempête a mis cinq minutes à l'atteindre. De violents orages ont commencé par se produire à l'est de Tucson, une ville à 170 km au sud de Phoenix. Ils se sont intensifiés à mesure qu'ils s'approchaient de la zone urbaine de Tucson, qui surplombe Phoenix, située 460 m plus bas. La force de gravitégravité, influencée par cette variation d'altitude a dirigé les rafales de vents descendantes vers le nord-ouest, soit exactement sur la ville de Phoenix.
Images radar prises à 19 h 45 le 5 juillet 2011. Les pointillés jaunes montrent la ligne de front du haboob et la zone marron l'étendue de la tempête. Les orages ont commencé à se développer à l'est de Tucson et ont pris la direction nord-ouest pour atteindre Phoenix. © National Weather Service Forecast Office, NOAA
La région subissait une période d'importante sécheresse. Les précipitations étaient de 50 % inférieures à la normale. En moins de deux heures, 40.000 t de sable du désert de Sonora se sont retrouvées propulsées dans les airsairs, jusqu'à 1.400 m de haut. C'est précisément la sécheresse qui a provoqué un événement si intense, un haboob.
Lorsqu'un nuage d'orage se forme, il se développe verticalement et un flux d'air ascendant se met en place. Puis, quand il se dissipe, un courant d'air descendant se met en place. À Phoenix, l'environnement était particulièrement sec, la pluie s'est évaporée avant même d'atteindre le sol. L'air descendant s'est alors étalé en un front de rafale. Au contact du sol, les rafales de vents soulèvent les particules de sable et peuvent les entraîner à plusieurs kilomètres de haut suivant leurs tailles. Il se forme alors un mur de sédimentssédiments juste devant la ligne d'orages.
Le haboob se forme lorsque les rafales descendantes à l'intérieur du cumulonimbus se produisent. © Pierre cb, Wikipédia, GNU 1.2
L’après-vidéo : des tempêtes polluantes
Comment une ville vit-elle ce genre d'événements ? S'ils sont moins offensifs que les véritables raz-de-marée, ils peuvent tout de même être dévastateurs. À Phoenix, la tempête a arraché quelques arbresarbres, endommageant des poteaux électriques. Près de 9.000 foyers ont été privés d'électricité. Par ailleurs, le haboob était si important que la visibilité était quasi-nulle, ce qui ne peut qu'augmenter le risque d'accidentsaccidents de la route. À plus long terme, les villes où les tempêtes de sable se produisent à répétition peuvent être dangereuses pour les personnes qui ont des difficultés respiratoires et des maladies cardiovasculaires.
Les haboobs sont beaucoup moins fréquents que les tempêtes de sable. Aux États-Unis, les impacts de tels phénomènes sont modérés, mais ce n'est pas le cas partout. En Asie du nord-est, certaines régions sont affectées par les tempêtes de sable jaune. Originaires du désert de Gobi en Chine, elles sont chargées en polluants toxiques apportés par les pluies acides. La Corée du Sud avait été fortement touchée par ce problème en 2002, mais c'est toute l'Asie du nord-est qui est menacée, voire les États-Unis, selon l'intensité des tempêtes.
Chronique : l'extrême en vidéo
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Publiée toutes les deux semaines sur Futura-Sciences, la chronique L’extrême en vidéo décrypte des phénomènes naturels ou des exploits humains à couper le souffle. La nature déchaînée, mystérieuse ou étonnante, et les Hommes qui risquent leur vie pour l'explorer seront les thèmes de ces séquences spectaculaires que nous analyserons avec l'œil du scientifique.