À bord de l'avion solaire de Solar Impulse, le pilote André Borschberg a décollé ce matin de Séville, au sud de l’Espagne, pour rallier Le Caire, au terme d’un vol de 50 heures.

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    Cette seizième étape sera l'avant-dernière du tour du monde à la force des photonsphotons de Solar Impulse. André Borschberg a décollé ce matin à 6 h 20 heure locale (et française) de l'aéroport de Séville, où Bertrand PiccardBertrand Piccard avait terminé sa traversée de l’Atlantique, depuis New York, le 23 juin.

    L'avion solaire fera d'abord route vers l'est ou le sud-est pour rejoindre la côte nord-africaine, longera le sud de la Sicile et piquera ensuite sur l'Égypte pour arriver au Caire par l'ouest. Au train de sénateur de l'avion solaire SI2 (environ 70 km/h par rapport à l'airair), le vol devrait durer 50 heures, jusqu'au matin du 13 juillet. Pour André Borschberg, ce n'est pas un record puisqu'il était resté près de cinq jours aux commandes (117 h et 52 minutes) entre Nagoya, au Japon, et Honolulu, à Hawaï, en juin 2015. De telles duréesdurées sont tout à fait exceptionnelles, d'autant qu'elles se répètent sur ce tour du monde. L'exploit technique de faire voler un avion solaire plusieurs jours -- et donc plusieurs nuits -- de suite a sans doute éclipsé l'exploit humain.

    Car l'avion n'est pas simple à piloter. Même si une assistance électronique stabilise l'appareil, le pilote ne peut guère dormir et porteporte au poignet un vibreur qui l'alerte dès que l'inclinaison (à droite ou à gauche) dépasse 5°, ce qui est très peu. Avec seulement 2,3 tonnes pour 72 m d'envergure, le SI2 est une libellule, alors que la puissance de ses quatre moteurs électriques est celle d'une petite voiturevoiture (70 chevaux, soit 51,2 kW) et semblerait bien modeste sur un petit avion de tourisme. Les deux pilotes, Bertrand Piccard et André Borschberg, ont longuement préparé ces vols hors norme et ont mis au point des techniques de concentration, de relaxation, de yoga et d'autohypnose.

    Le profil de vol entre Séville et Le Caire, avec le pilote André Borschberg (en médaillon). Le matin, jusqu'au début de l'après-midi, l'avion solaire SI2 reste à 8.000 ou 6.000 pieds (2.400 ou 1.800 m) d'altitude. Les batteries bien chargées, il monte pour commencer la nuit à 28.000 pieds (environ 8.000 m). Il descend alors doucement, avec ses moteurs à faible puissance. © Solar Impulse

    Le profil de vol entre Séville et Le Caire, avec le pilote André Borschberg (en médaillon). Le matin, jusqu'au début de l'après-midi, l'avion solaire SI2 reste à 8.000 ou 6.000 pieds (2.400 ou 1.800 m) d'altitude. Les batteries bien chargées, il monte pour commencer la nuit à 28.000 pieds (environ 8.000 m). Il descend alors doucement, avec ses moteurs à faible puissance. © Solar Impulse

    Le vol de l'avion solaire à suivre en direct

    Non pressurisé ni vraiment chauffé, l'avion solaire passera la journée à 1.800 ou 2.400 m pour charger les batteries puis, le soir, grimpera à plus de 8.000 m et perdra doucement de l'altitude durant la nuit. Le profil de vol montre que les batteries seront à environ 20 % au petit matin quand le soleilsoleil recommencera à les charger. Le compte Twitter permet de suivre le voyage en direct, ainsi que le site de Solar Impulse qui fournit en plus une vidéo « live » et des paramètres de vol, comme la vitessevitesse ou la charge des quatre batteries.

    L'étape suivante sera la dernière, ramenant l'avion solaire à son point de départpoint de départ, Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. Le tour du monde entamé le 9 mars 2015 s'achèvera alors, démontrant, non pas que l'avion du futur sera solaire et électrique mais que l'énergieénergie du soleil peut être utilisée là où on n'a pas l'habitude de la rencontrer.