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L'exemple de la forêt de Vierzon, dans le Cher, est symptomatique. Depuis plusieurs années, les chênes pédonculés dépérissent et ont particulièrement souffert de la sécheresse de 2003. Pour tous les observateurs de la forêt, la tendance est lourde. « Le réchauffement du climat réduit la duréedurée de vie des chênes, nous explique Jacques Le Hericy, directeur développement durable à l'ONF (Office national des forêts). On constate un dépérissement aux extrémités des branches. » Face aux évolutions du climat, les forêts ont de la ressource : elles déménagent. À l'échelle des décennies et des siècles, une forêt peut en effet se déplacer, monter vers des latitudes plus élevées lorsque le climat se réchauffe par exemple. « Actuellement, les hêtres montent vers le nord » rapporte Jacques Le Hericy.
Mais aujourd'hui, les forêts ne sont plus libres de se balader au fil des décennies. Les Hommes plantent, coupent, gèrent... L'un des enjeux actuels est de trouver les bonnes essences qui résisteront bien, qui présenteront une bonne « résiliencerésilience » face aux changements climatiqueschangements climatiques. En Normandie, par exemple, le chêne est choisi plutôt que le hêtre. Mais il n'y a manifestement pas de solution unique pour l'ensemble du territoire.
Une bonne gestion de la forêt implique de penser à la fois à court terme, pour répondre aux besoins, et à long terme, pour assurer la pérennité de la sylviculture. ici la forêt de Soignes, en Belgique. © Ben2, GNU FDL 1.2
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En France, les forêts occupent 28 % du territoire, soit 24 millions d'hectares, ce qui en fait la quatrième couverture forestière d'Europe en surface, derrière la Suède, la Finlande et l'Espagne. Et cette couverture est en expansion. Un tiers est public mais les propriétaires de forêts privées sont eux aussi tenus de réaliser une gestion répondant à des critères obligatoires.
Sous une forme ou sous une autre, le code forestier existe depuis des siècles. « En 1346 est publiée l'ordonnance de Brunoy [du nom de la commune, NDLRNDLR], sur demande du roi [Philippe VI]. Et on y parle déjà de gestion "soustenable" ». Il s'agit déjà de faire produire du boisbois à la forêt. Aujourd'hui, cette production n'est plus la seule fonction de la forêt : « elle apporte plusieurs services : économiques et environnementaux. La forêt joue un rôle dans la gestion de l'eau, dans le maintien de la biodiversitébiodiversité, dans l'entretien des paysages ou dans l'accueil du tourisme ».
C'est le croisement de ces besoins qui définit la gestion des forêts. Les industriels de la filière bois, par exemple, apprécient beaucoup les résineux pour répondre à une demande croissante. Ces essences représentent un tiers de la forêt française, qui est la plus grande d'Europe pour les feuillusfeuillus. L'ONF milite pour mieux en tirer profit avec des « produits innovants », pour la constructionconstruction ou pour l'énergieénergie, avec les granulés de bois.
Entre changement climatique, urbanisation, accroissement de la production de bois, abandon de surfaces cultivées, la forêt française est actuellement en évolution rapide. « Il faut la protéger mais il ne s'agit pas de la mettre sous cloche » résume Jacques Le Hericy.
