La LPO ne partage pas du tout l’optimisme de la Préfecture de Loire-Atlantique, pour qui la pollution dans l’estuaire de la Loire est quasiment terminée. Et les faits nous donnent raison. Avec les mauvaises conditions météo, couplées au phénomène des marées, le pétrole envahit à nouveau les sites nettoyés et gagne ceux jusque là épargnés. Les oiseaux, quant à eux, fuient la catastrophe et se cachent pour mourir, sans qu’aucune aide ne puisse leur être apportée.

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    Le pétrole répandu sur la berge, à Donges. Image de l'association Robin des bois. © F. Gasnier / Robin des Bois

    Le pétrole répandu sur la berge, à Donges. Image de l'association Robin des bois. © F. Gasnier / Robin des Bois

    Alors que la Préfecture de Loire-Atlantique annonce que les sites les plus pollués, notamment celui de Paimboeuf, ont été nettoyés et que ce week-end le plus gros des difficultés sera derrière nous, 500 personnes sont encore à pied d'œuvre aujourd'hui pour dépolluer l'estuaire de la Loire [rappel des faits : la pollution a été provoquée par la rupture d'une canalisationcanalisation dans la raffinerie Total de Donges, voir également les images de l'association Robin des Bois]. En effet, avec le fort vent d'ouest, combiné au phénomène des maréesmarées, le pétrolepétrole est en train  de remonter plus haut dans l'estuaire et de polluer d'autres sites.

    La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) est loin de partager l'optimisme des autorités. L'estuaire est durablement pollué et le travail de nettoyage est loin d'être achevé. Alors que le pétrole semble avoir été enlevé sur les sites les plus pollués comme Paimboeuf et le Banc de Bilho, chaque nouvelle marée ramène le pétrole sur ces sites et le dépose sur ceux jusqu'alors épargnés.

    En outre, après le travail de TitanTitan effectué ces derniers jours sur les principaux sites pollués, c'est un véritable travail de fourmi qui commence pour nettoyer ceux difficiles d'accès, comme les vasières et les roselières.

    L'inaccessibilité de ces milieux rend les oiseaux qui s'y cachent inapprochables. Or, à cette époque de l'année, ces secteurs abritent des dizaines de milliers d'oiseaux (avocettes, bécasseaux, pluviers, cormorans, tadornes et canards de surface), en migration prénuptiale et en nourrissage. Ils sont nombreux à avoir déjà fui la zone polluée pour se réfugier au nord et au sud du littoral, et vers l'intérieur des terres.

    Pour l'heure, un comptage effectué par l'ONCFSONCFS (Office National de la Chasse et de la FauneFaune Sauvage) sur la rive sud de l'estuaire, montre que la marée noiremarée noire a déjà frappé de nombreuses espècesespèces, notamment les tadornes de Belontadornes de Belon (60 % des individus présents sur les lieux sont touchés), les avocettes élégantes (40 %) et les bécasseaux variables (30 %).

    Pourtant, ce bilan n'est que l'arbrearbre qui cache la forêt. Les oiseaux mazoutés vont, en effet, s'intoxiquer avec les particules d'hydrocarbureshydrocarbures, en nettoyant leur plumage avec leur becbec, et succomber à des pathologiespathologies pulmonaires en raison de la perte progressive d'étanchéitéétanchéité de leur plumage.

    Pour les éloigner des zones polluées, des canons à effarouchements ont été mis en place jeudi soir par l'OFNCS, à l'initiative de la LPO. Si le vent tombe, ils seront actionnés samedi matin.