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Topographie de l’Antarctique. Crédit : Institut polaire français
« On entend régulièrement répéter que l'Antarctique se refroidit, or ce n'est pas le cas », insiste Eric Steig, directeur du département Quaternaire à l'université de Washington à Seattle, co-auteur avec Drew Shindell, de l'Institut des Sciences spatiales de l'université ColumbiaColumbia, d'une étude publiée dans Nature.
Au moment où la banquise Wilkins semble devoir se disloquer prochainement, ces chercheurs viennent verser une nouvelle pièce au dossier, regroupant des données fournies par les satellites ou recueillies sur le terrain depuis 1957. « Le réchauffement de la péninsule et de l'Antarctique occidental est lié aux changements de la circulation atmosphérique et à la diminution de la banquise dans le secteur Pacifique de l'océan austral », ont expliqué les chercheurs à l'occasion d'une conférence de presse par téléphone.
Un demi-degré en un demi-siècle
« Une des raisons principales pour lesquelles on pensait que la plus grande partie de l'Antarctique Est refroidissait, c'est la présence du trou dans la couche d'ozonetrou dans la couche d'ozone protectrice qui apparaît à partir du printemps dans la région polaire de l'hémisphère sudhémisphère sud. Ce phénomène est responsable de la baisse des températures dans la partie orientale. Or, la situation dans cette zone Est a été extrapolée à la totalité du continent sans que rien ne vienne corroborer cette idée, souligne Eric Steig. Et si le trou dans la couche d'ozone disparaît au milieu de ce siècle, comme il est envisagé par les scientifiques, l'Antarctique dans son ensemble pourrait se réchauffer comme le reste du monde ».
Selon les multiples relevés pris en compte par les deux chercheurs, la température moyenne de l'ensemble de l'Antarctique a augmenté de 0,5°C depuis les années 1950, un ordre de grandeurordre de grandeur très compatible avec l'ensemble du réchauffement climatiqueréchauffement climatique global.
Les scientifiques concluent leur rapport dans Nature en affirmant que la hausse des températures dans l'Antarctique est difficile à expliquer sans faire intervenir l'augmentation des émissionsémissions gaz à effet de serregaz à effet de serre due aux activités de l'homme.