La conférence de Doha, 18e conférence de l’Onu sur le climat, s’est clôturée vendredi 7 décembre. Si les mesures prises sur le plan mondial en ont déçu plus d’un, cette réunion au Qatar donne néanmoins une seconde vie au protocole de Kyoto. Retour sur les décisions prises pour sauver la planète.  

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    La conférence de l'Onu sur le climat s'est tenue à Doha, au Qatar, du lundi 26 novembre au 7 décembre 2012. Ce sont 193 pays qui se sont retrouvés pour débattre sur la question du changement climatique et des mesures à prendre. Deux manifestations se sont tenues, l'une réunissant les 193 pays (Cop 18), l'autre réunissant les pays signataires du protocole de Kyoto. © Jan Golinski, UNFCCC

    La conférence de l'Onu sur le climat s'est tenue à Doha, au Qatar, du lundi 26 novembre au 7 décembre 2012. Ce sont 193 pays qui se sont retrouvés pour débattre sur la question du changement climatique et des mesures à prendre. Deux manifestations se sont tenues, l'une réunissant les 193 pays (Cop 18), l'autre réunissant les pays signataires du protocole de Kyoto. © Jan Golinski, UNFCCC

    La conférence des Nations unies avait élu domicile à Doha, au Qatar, pour 13 jours de débats et de discussions autour des mesures à prendre sur la question climatique. Doha accueillait deux manifestations : la 18e conférence de l’Onu sur le climat (Cop 18) et la 8e réunion des pays signataires du protocole de Kyoto (CMPCMP 8). Compte tenu du contexte climatique actuel, dans lequel un scénario réaliste prévoit une augmentation de température de 4 °C d'ici 2100, les attentes sur les prises de décision étaient grandes. Que faut-il donc retenir de cette conférence ? 

    D'un point de vue global, la 18e conférence sur le climat n'aura pas donné lieu à de grandes décisions. Mais l'objectif de cette conférence était principalement de mobiliser les 193 pays présents pour le grand accord global prévu pour 2015. L'idée principale était de mettre en œuvre les moyens d'action pour qu'en 2015, il n'y ait ni retard ni excuse pour conclure sur un accord global qui engagera tous les pays à réduire leurs émissionsémissions de gaz à effet de serre. Le calendrier est bouclé jusqu'en 2015. Les pays se sont engagés à mener un nombre important de réunions et d'ateliers. 

    Une infographie pour mieux comprendre les chiffres du changement climatique. La Chine (2,5 milliards de tonnes d'équivalent carbone en 2011) et les États-Unis (1,5 milliard) sont les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, et ni l'un ni l'autre n'ont ratifié le protocole de Kyoto. © Idé

    Une infographie pour mieux comprendre les chiffres du changement climatique. La Chine (2,5 milliards de tonnes d'équivalent carbone en 2011) et les États-Unis (1,5 milliard) sont les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, et ni l'un ni l'autre n'ont ratifié le protocole de Kyoto. © Idé

    Les gouvernements ont accepté de soumettre au secrétariat de l'Onu sur le changement climatique informations, opinions et propositions sur des actions, des initiatives et des options pour améliorer l'établissement de l'accord avant le 1er mars 2013. Les éléments devront être fournis au plus tard fin 2014, de sorte qu'un projet de texte de négociation soit réalisé avant mai 2015. Le secrétaire général Ban Ki-moon a annoncé qu'il convoquerait les leaders mondiaux en 2014 pour mobiliser les volontés politiques et s'assurer que l'échéance de 2015 soit satisfaite.

    Second souffle pour le protocole de Kyoto

    Le protocole de Kyoto a quant à lui obtenu une seconde vie. D'une duréedurée de 8 ans, le protocole de Kyoto II sera effectif à compter du 1er janvier 2013. Les mécanismes de bases du protocole, Clean Development Mechanism (CDM), Joint Implementation (JI) et International Emissions Trading (IET), continueront d'exister. Ils ont été créés pour stimuler le développement durable, pour aider les pays ayant pris les engagements du protocole de Kyoto pour atteindre leurs objectifs en réduisant les émissions de carbonecarbone.

    Le second volet du protocole se fera sans le Canada, le Japon, la Russie et la Nouvelle-Zélande. Reconduire Kyoto relève plus d'une action symbolique que d'une avancée concrète. Les pays ayant ratifié le nouveau protocole ne contribuent que pour 15 % des émissions totales. Les plus gros émetteurs (États-Unis, Chine et Russie) n'envisagent pour l'instant aucune réduction des émissions. L'Union européenne a accepté, dans le cadre du second protocole, de diminuer de 12 % pour 2020 ces émissions par rapport à son engagement antérieur. Si elle y parvient, elle aura réussi à réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre totales entre 2008 et 2020. 

    Le réchauffement climatique et ses conséquences sont très hétérogènes dans le monde. Durant la conférence de Doha, l'Alliance des petits États insulaires (Aosis), entre autres, s'attendait à ce que les principaux pays émetteurs de CO<sub>2</sub> dédommagent les pays du Sud, premières victimes du changement climatique. © Idé

    Le réchauffement climatique et ses conséquences sont très hétérogènes dans le monde. Durant la conférence de Doha, l'Alliance des petits États insulaires (Aosis), entre autres, s'attendait à ce que les principaux pays émetteurs de CO2 dédommagent les pays du Sud, premières victimes du changement climatique. © Idé

    Nouvelle conférence sur le climat en 2015 à Varsovie

    Néanmoins, certains pays ont un surplus de quotas d'émission qui représente en tout 13 milliards de tonnes d'équivalent COdans le monde. Parmi ces pays, certains ne l'ont pas utilisé directement : ils l'ont échangé avec d'autres pays. Ces tonnes sont principalement détenues par la Russie, l'Ukraine et la Pologne. L'Australie, l'Union européenne, le Japon, le Lichtenstein, Monaco et la Suisse ont toutefois déclaré qu'ils abandonnaient leurs surplus d'échanges d'émissions.

    Si ces engagements manquent de décisions concrètes, les premiers bilans pourront être dressés à la fin 2013, lors de la 19e conférence de l'Onu qui se tiendra en Pologne, à Varsovie.