Dans L'île du docteur Moreau de H. G. Wells, le personnage principal se retrouve piégé sur une île dangereuse et mystérieuse à l'atmosphère sombre et angoissante. À l'époque de l'écriture de ce livre, publié en 1896, vivisection et souffrance animale font débat en Angleterre. Wells s'interroge sur les dérives de la science et pose la question de l'identité de la nature humaine et de la réelle différence entre l'Homme et l'animal.


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    résumé du livre

    Image du site Futura Sciences

    Survivant du naufrage de La Dame altière, Edward Prendick dérive plusieurs jours sur un canot de sauvetage avant d'être recueilli par un navire appelé La Chance rouge. Il reste inconscient trente heures et est soigné par Montgomery, un médecin embarqué à bord. Ce dernier est accompagné de M'ling, son étrange serviteur à l'apparence difforme et repoussante. Le médecin explique au naufragé qu'il doit débarquer avec sa cargaison d'animaux sur une île isolée. 

    Une fois arrivé à destination, Montgomery est accueilli par un vieil homme, le docteur Moreau. Au même moment, le capitaine ivre décide de jeter Prendick par-dessus bord et l'abandonne seul dans un canot sans avirons ni provisions. Au début réfractaireréfractaire, le docteur décide de remorquer la petite embarcation et d'héberger le naufragé sur l'île. 

    Les deux biologistes sont très mystérieux et avouent cacher quelques secrets. Prendick est finalement logé dans une chambre accolée à un enclos dont il ne doit pas franchir la porteporte intérieure. Mais il ne sait pas quand il pourra repartir. En dehors de toute route connue, les navires ne passent aux alentours de cette île que tous les douze ou quinze mois. 

    En entendant le nom Moreau, il se rappelle l'avoir lu sur la couverture d'une brochure montrant des expériences de vivisection. Suite aux cris de torture provenant du laboratoire, il ouvre la porte qui, par mégarde, n'était pas fermée à clé et aperçoit un être vivant tailladé soumis aux pratiques du savant.

    Effrayé à l'idée d'être à son tour cobaye, Prendick s'enfuit. Il se retrouve alors parmi ceux qu'il pense être des hommes animalisés par le docteur. Ces créatures habitent dans des huttes, parlent, cuisinent... Lorsque Moreau et son assistant Montgomery le retrouvent, Pendrick menace de se suicider plutôt qu'être transformé en une telle créature. Le savant lui avoue alors qu'il ne s'agit pas d'hommes animalisés mais au contraire d'animaux transformés en Hommes. La créature dans l'enclos est en réalité un pumapuma amené ici en bateau. Moreau raconte être arrivé onze ans auparavant sur l'île inhabitée avec Montgomery et six Canaques, tous morts depuis. Durant cette période, il a réalisé des expériences sur plus de cent-vingt animaux. Toujours insatisfait du résultat de son travail, il relâche les créatures dès qu'elles régressent vers leur état animal.  

    Mais sept semaines après l'arrivée de Prendick, tout tourne à la catastrophe lorsque le puma réussit à s'échapper...

     

    Comprendre la

    mythologie

    L'île du Docteur Moreau nous plonge dans une atmosphèreatmosphère sombre et angoissante. Des Hommes-Animaux à la Maison de douleurdouleur, l'histoire du savant et de ses créations reste toujours aussi troublante. 

    • Homme-Animal : Tout au long du récit, le narrateur croise différentes créatures hybrideshybrides entre l'Homme et l'animal parmi lesquelles l'Homme-Singe, l'Homme-LéopardLéopard, l'Homme-ChienChien ou encore la Femme-RhinocérosRhinocéros. La plupart d'entre elles ont des mains mal formées auxquelles il peut manquer jusqu'à trois doigts. Leurs jambes sont très disproportionnées comparées à la longueur de leur buste et leur colonne vertébralecolonne vertébrale conserve une courbure bestiale. Leur tête garde également les particularités de leur espèceespèce d'origine, les yeuxyeux étrangement placés, le neznez large ou encore la chevelure très épaisse.
    • La Loi : Les Hommes-Animaux suivent un ensemble de règles appelé la Loi qui a pour objectif de les empêcher de retourner à leurs comportements bestiaux. La Loi leur ordonne de ne pas marcher à quatre pattes, ne pas lapper pour boire, ne pas manger de chair ni de poissonpoisson ou encore ne pas griffer l'écorce des arbresarbres. Mais en raison de leur nature animale, les créatures ont beaucoup de mal à les respecter, et les enfreignent souvent à la nuit tombée. 
    • Maison de douleur : En cas de transgressiontransgression de la Loi, ils sont menacés de retourner à ce qu'ils appellent la Maison de douleur ou de souffrance. Il s'agit de l'enclos où ils ont subi des tortures par Moreau afin d'être transformés en Hommes-Animaux. Cette idée les plonge dans une extrême terreur.

     

    analyse

    Un questionnement sur l'éthique de la recherche scientifique

    À l'époque de l'écriture de ce livre, le sujet de la vivisection et de la souffrance animale fait débat en Angleterre.

    Dans ce cadre, Wells se questionne ici sur les dérives de la science. Le docteur Moreau ne se préoccupe pas de l'éthique et justifie ses pratiques en affirmant que la souffrance est finalement peu de chose comparée à ce qu'apportent les expériences. Il ne se soucie que de son propre désir d'étudier la nature en se prenant pour le Créateur. On peut en effet s'apercevoir que ses Hommes-Animaux l'appellent Maître et le déifient lors de cérémonies. 

    Mais ce livre amène également à se poser la question de l'identité de la nature humaine. Finalement, quelle est la réelle différence entre l'Homme et l'animal ?