Dans l’imaginaire populaire, certains nombres se voient attribuer des propriétés ésotériques admettant souvent des explications s’ancrant dans une certaine réalité. Dans ce contexte, le nombre considéré comme le plus magique entre tous est sans aucun doute le nombre sept.
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Le nombre sept se rencontre dans maintes occasions et, pour commencer, il s'agit du nombre de jours de la semaine, du nombre d'astres connus dans l'Antiquité en comptant le Soleil et la Lune, les autres étant : Mars, Mercure, JupiterJupiter, VénusVénus et SaturneSaturne.
Question :
Pourquoi y-a-t-il sept jours dans chaque semaine ?
Réponse :
Semaine vient du nombre sept via le latin septimana. Ce nombre de jours semble remonter aux Chaldéens et correspond aux phases de la Lune : nouvelle lune, premier quartier, pleine lunepleine lune, dernier quartier.
Le tout faisant 29,53 jours, chaque phase est séparée de la précédente d'un peu plus de sept jours. Contrairement à l'interprétation au moyen des phases de la Lunephases de la Lune, le lien avec les astres a une preuve formelle : celle des noms des jours de la semaine. Si on exclut le dimanche en France qui a une origine chrétienne (jour du Seigneur) mais se dit Sunday en anglais et Sonntag en allemand (jour du Soleil), les autres sont lundi (jour de la Lune), mardi (jour de Mars), mercredi (jour de Mercure), jeudi (jour de Jupiter), vendredi (jour de Vénus) et samedi (jour de Saturne).
L'ordre des jours
Le seul mystère à ce niveau est celui de l'ordre des jours. Si celui de dimanche et de lundi (deux premiers jours de la semaine) est clair puisque le Soleil et la Lune sont les astres les plus brillants, l'ordre des autres est plus obscur. Il varie d'ailleurs entre les Chaldéens et les Égyptiens. Nous n'insisterons donc pas sauf pour donner une interprétation en termes d'étoileétoile à sept branches.
Il semble que le jour de repos hebdomadaire ait été repris par le Judaïsme aux Chaldéens. Tous les spécialistes de la langue hébraïque s'accordent pour dire que stylestyle et langue utilisés dans le texte en tête de la Genèse, affirmant la création en six jours et établissant le septième comme jour de repos, montrent qu'il est postérieur au texte poétique qui suit, et qui concerne Adam, Ève et le serpent.
Une puissance éclatante
La puissance du sept devient éclatante dans la chute de Jéricho :
« Sept prêtres porteront les sept corscors de bélier devant l'arche. Le septième jour, vous tournerez autour de la ville sept fois et les prêtres sonneront du cor. Quand vous entendrez le son du cor, tout le peuple poussera une grande clameur ; le rempart de la ville tombera sur place. » Josué 6, 2 - 5
Ce nombre sept se retrouve dans le chandelier hébraïque, repris par les francs-maçonsmaçons, mais aussi dans les sept péchés capitaux, ceux qui commandent tous les autres : luxure, avarice, orgueil, paresse, gourmandise et colère. À l'inverse, on le trouve dans « Les sept piliers de la sagesse » qui, avant d'être un livre de Lawrence d'Arabie (1888 - 1935), sont cités dans la Bible (Livre des proverbes, chapitre 9).
Il se trouve également dans les sept sacrements de la religion chrétienne, à l'exception du protestantisme qui ne reconnait que les deux premiers : baptême, cène ou eucharistie, confirmation, pénitence, extrême onction, mariage, ordination (des prêtres). Par ailleurs, sept ans est censé être l'âge de raison... et l'âge en maçonneriemaçonnerie du grade de maître. L'école pythagoricienne, qui a élaboré la gamme de notes que nous utilisons de nos jours en a considéré sept (do, ré, mi, fa, sol, la, si).
Le monde antique reconnaissait également sept merveilles au monde : pyramide de Khéops à Memphis, jardins suspendus de Babylone, statue de Zeus à Olympie, temple d'Artémis à Éphèse, tombeautombeau de Mausole à Halicarnasse, colosse de Rhodes et phare d'Alexandrie. Une seule est encore debout, la pyramide de Khéops.
Toutes ces occurrences du nombre sept font que personne ne s'étonnera que, pour les francs-maçons, si le quatre représente la Terre, à cause des quatre éléments, et le trois correspond au ciel, à cause de la Trinité, sept est le nombre de l'universunivers.
De façon plus curieuse, la statue de la Liberté à New-York, comme à Paris, a une couronne à sept rayons qui, pour certains, représentent les sept continents (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et AntarctiqueAntarctique) et pour d'autres, les sept océans (ArctiqueArctique, Antarctique, Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud et Indien) mais certainement pas les sept nains de Blanche Neige, les sept samouraïs d'Akira Kurosawa ou les sept mercenaires de John Sturges.
Pour finir, n'oubliez pas que si vous brisez un miroirmiroir, la croyance populaire vous promet sept années de malheur. N'oubliez pas non plus de tourner sept fois votre langue dans la bouche avant d'en parler... on pourrait vous croire superstitieux et vous auriez besoin des bottes de sept lieux pour fuir la nuée des sceptiques.
Hervé Lehning
En savoir plus sur Hervé Lehning
Normalien et agrégé de mathématiques, Hervé Lehning a enseigné sa discipline une bonne quarantaine d'années. Fou de cryptographie, membre de l'Association des réservistes du chiffre et de la sécurité de l'information, il a en particulier percé les secrets de la boîte à chiffrer d'Henri II.
- Son blog MATH'MONDE sur Futura
- Le dernier livre d'Hervé Lehning :
À découvrir également : L'univers des codes secrets de l'Antiquité à Internet paru en 2012 chez Ixelles.