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Des caroténoïdes contre les maladies oculaires
Le détail de ces résultats sont publiés dans la revue Investigative Ophthalmology and Visual Science. Les maladies oculairesoculaires liées à l'âge regroupent des pathologies telles que la cataracte, la dégénérescence maculairedégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et le glaucome. Il s'agit des principales causes de cécité dans le monde, et en France. L'allongement de l'espérance de vie se traduit par l'accroissement régulier du nombre de cas.
L'enquête épidémiologique POLA (Pathologies Oculaires Liées à l'Age) a concerné une population de 2600 personnes d'au moins 60 ans, vivant dans la ville de Sète. Elle a commencé en 1995, et comportait en particulier un examen ophtalmologique et une prise de sang à jeun. En 2002-2003, en collaboration avec DSM Nutritional Products (Kaiseraugst, Suisse), les caroténoïdescaroténoïdes ont été mesurés dans les échantillons de plasma recueillis initialement, et conservés à -80°C. Ces mesures ont été effectuées auprès de 899 sujets de la cohortecohorte.
Résultats : le risque de DMLA et de cataracte était diminué de 93 % et de 47 % respectivement chez les personnes ayant des niveaux élevés de zéaxanthine par rapport aux sujets ayant des niveaux bas. Le risque de DMLA était diminué de 69 % pour les niveaux élevés de lutéine, et de 79 % pour les niveaux élevés de la lutéine et zéaxanthine combinés. En revanche, aucune association statistiquement significative de la lutéine ou de la somme de la lutéine et de la zéaxanthine n'a été trouvée pour la cataracte.
Cette étude suggère un rôle protecteur important de ces caroténoïdes, et en particulier de la zéaxanthine, vis-à-vis de la DMLA et de la cataracte. Des études sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
La DMLA est une dégénérescence du centre visuel de la rétinerétine, appelé maculamacula. La cataracte est une opacification du cristallin, lentillelentille réglable située en avant de l'oeil (voir schémas). Si leurs causes biologiques sont encore mal connues, depuis quelques années le rôle des deux caroténoïdes dans l'étiologie de ces maladies soulève un grand intérêt. En effet, ces caroténoïdes d'origine alimentaire s'accumulent de manière spécifique dans la rétine et sont particulièrement denses au niveau de la macula, où ils forment le pigment maculaire. Ils sont également les seuls caroténoïdes présents dans le cristallin. Les caroténoïdes filtrent probablement la lumière bleuelumière bleue (la plus énergétique atteignant la rétine) et neutralisent l'oxygène singulet, protégeant ainsi la rétine et le cristallin des effets nocifs de l'exposition à la lumière.
En effet, après la peau, l'organe le plus sensible aux radiations solaires est l'oeil.
L'absorptionabsorption de la lumière par les tissus oculaires s'accompagne en effet d'un transfert d'énergieénergie à l'origine de réactions photochimiques, entraînant, en présence d'oxygène, la production d'espècesespèces oxygénées réactives qui agressent les différents tissus oculaires.
En 2000, des résultats issus de l'enquête POLA avaient mis en évidence une relation entre l'exposition solaire cumulée et différents types de cataracte. Les chercheurs montraient que ces risques de cataracte apparaissent liés à une exposition cumulative, y compris durant l'enfance. Le port fréquent de lunettes de soleilsoleil semble diminuer de 40 % le risque d'apparition de certaines cataractes.