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Le T. rex
Le rêve de toute une vie de paléontologuepaléontologue, en tous cas celui de Mary Schweitzer de l'Université de Caroline : découvrir un os de dinosaure portant encore des traces de tissus. Comme quoi rien n'est impossible puisque son souhait a été exaucé lorsque les chercheurs ont cassé en deux le fémurfémur de ce Tyrannosaurus rex âgé de 18 ans, mais qui vivait... il y a plus de 70 millions d'années ! Il faut reconnaître que d'ordinaire, les chercheurs prennent bien soin de ne pas abîmer les fossiles qu'ils découvrent. Cette fois-ci, ils en ont profité pour analyser l'intérieur de l'os, et miracle... « ces tissus de dinosaure sont dans un état de conservation sans précédent » s'en émerveille encore la scientifique.
En effet, elle et ses collègues ont découvert une substance molle -ce qui pourrait être la matrice du tissu osseux- qui lorsque l'os est "vivant", est particulièrement bien vascularisée. Les résultats de leurs travaux viennent d'être publiés dans la revue Science. Ils ont utilisé des techniques actuelles d'étude de l'os pour isoler ce tissu particulier : ils ont placé l'échantillon dans une solution acideacide pour dissoudre les composés minérauxminéraux à base de calciumcalcium, puis fait des observations en microscopie électronique à balayage. C'est là qu'ils ont pu découvrir des éléments ressemblant fortement à des vaisseaux sanguins translucidestranslucides et des cellules osseuses connues sous le nom d'ostéocytesostéocytes ! « Les vaisseaux et leur contenu sont similaires à ceux observés dans les os d'autruche » a même indiqué la paléontologue. Un indice supplémentaire de la relation de parenté qui pourrait unir les dinosaures et les oiseaux ? N'allons pas si vite en conclusion.
Pour obtenir plus d'informations, il faudrait que les chercheurs puissent extraire des fragments de protéinesprotéines pour les séquencer ensuite et faire des comparaisons. S'ils y parviennent, on pourrait en apprendre bien plus sur la physiologie des dinosaures, savoir si le tyrannosaure était un animal à sang chaud ou à sang froid, et peut-être même découvrir un nouveau processus de fossilisation qui aurait échappé aux scientifiques jusqu'à présent ! Cette dernière hypothèse est plausible car effectivement, les chercheurs sont plutôt surpris de pouvoir observer des tissus si anciens et ne savent pas encore comment ceux-ci ont pu être conservés dans un tel état. Pour ce qui est de l'isolement d'ADNADN, l'idée semble folle et fait bien des sceptiques, mais « si on a des tissus qui ne sont pas fossilisés, il est alors possible d'extraire de l'ADN » assure Lawrence Witmer, paléontologue, dans la même revue scientifique. Encore faut-il que ce précieux ADN ait pu survivre à toutes ces époques, et rien n'est moins sûr ! Il faudra encore attendre pour voir naître sous nos yeuxyeux un TT. rex...