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Perudyptes devriesi (à gauche) et Icadyptes salasi (à droite) comparés à l'espèce contemporaine (au centre). Crédit PNAS.
Le premier, Perudyptes devriesi, vivait voici 42 millions d'années et se présentait sous une apparence proche de ses cousins contemporains avec une taille d'environ 80 cm de haut. Mais le second, l'Icadyptes salasi, légèrement plus récent puisqu'il arpentait les mêmes côtes péruviennes voici 36 millions d'années "seulement", hissait sa stature jusqu'à 1,50 mètre. Son immense silhouette, pour l'époque, s'ornait en plus d'un bec impressionnant dont on ne retrouve aucun vestige parmi les espèces actuelles.
La terre qu'ils fréquentait n'avait cependant que peu de rapports avec l'habitat des manchots actuels. Point de banquise ni de glaces, mais la température clémente de l'Eocène, nettement plus chaude qu'aujourd'hui, avant le refroidissement général amorcé au début de l'OligocèneOligocène voici 34 millions d'années.
Selon Julia Clarke et ses collègues, qui viennent de publier les résultats de leurs travaux dans les PNAS (National Academy of Sciences of United States of America), cette découverte remet fondamentalement en cause les théories sur l'apparition et l'évolution des manchots telles qu'elles avaient été définies jusqu'à présent, et qui postulaient que ceux-ci provenaient originellement d'AntarctiqueAntarctique et de Nouvelle-Zélande avant de remonter vers des latitudeslatitudes plus équatoriales voici 10 millions d'années.
La mise au jour de fossilesfossiles de Perudyptes devriesi et de d'Icadyptes salasi au Pérou oblige désormais les zoologues et les paléontologuespaléontologues à réexaminer cette chronologie, mais aussi l'impact du climatclimat sur l'évolution des sphéniscidés.