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Une des habitations du peuple nouvellement découvert dans la vallée du Jivari, à l'ouest du Brésil. © Funai
Au Brésil, dans l'État d'Amazonas, à l'ouest de la forêt amazonienne, non loin de la frontière péruvienne, vivent des tribus d'Indiens qui n'ont eu aucun contact connu avec notre civilisation. Ce sont des « tribus isolées » ou « non contactées » que l'on découvre aujourd'hui par avion ou par des images satellite. L'une d'elles a par exemple été repérée en 2008 et cette année, toujours dans cette même vaste région, une autre a pu être filmée et les images ont été diffusées par la BBC, le site de Survival France en présentant une version sous-titrée.
Cette semaine, la découverte d'un nouveau groupe vient d'y être rapportée, dans la vallée de la rivière Javari, par un organisme brésilien, la Funai (Fundação Nacional do Índio, Fondation nationale de l'Indien). Leur existence a d'abord été révélée par des images satellite et un survolsurvol en avion a confirmé leur présence. La tribu compterait environ deux cents personnes et pourrait appartenir à une communauté linguistique connue, les Pano. Ce n'est pas la première découverte dans cette vallée, où vivraient environ deux mille personnes.
La vallée du Javari, qui s'écoule vers le Solimões (partie amont de l'Amazone par rapport à la ville de Manaus), se trouve dans l'État d'Amazonas, à l'ouest du Brésil, contre la frontière avec le Pérou (ici à gauche). © Google Earth
Une image d’eux vaut mille rapports
La Funai prend en charge les observations et surtout la protection de ces populations. Les coordonnées des tribus découvertes ne sont pas précisées et nul n'a le droit de les approcher. On sait que les rencontres ne se terminent jamais bien pour ces hommes et ces femmes, d'abord à cause des maladies qui leur sont souvent transmises à l'occasion de ces rencontres, mais aussi à cause d'autres raisons, plus sordides. Ces Indiens ont souvent été pourchassés et même massacrés, comme en témoigne l'histoire de la tribu Akuntsu.
L'existence même de ces tribus non contactées a longtemps été contestée, et le serait encore aujourd'hui par les autorités péruviennes, d'après la Funai. La région est en effet considérée comme un territoire appétissant pour l'exploitation des arbresarbres ou pour l'agricultureagriculture. C'est pourquoi la Funai tient à montrer les images. « Sans preuve qu'ils existent, le reste du monde ne les aidera pas. Une seule image d'eux a plus d'effet que de multiples rapports » expliquait José Carlos Meirelles, de la Funai, dans le reportage de la BBC.