De plus en plus d'études font le lien entre les symptômes de dépression et une inflammation du cerveau. Cela suggère de nouvelles pistes de traitements pour les personnes résistant aux antidépresseurs.
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La dépression est une maladie complexe, liée à de nombreux facteurs (histoire de l'individu, hérédité...). Mais quel lien entretient-elle avec les processus inflammatoires ? Les indices reliant la dépression et l'inflammation du cerveau s'accumulent.
Des chercheurs canadiens ont comparé le cerveau de vingt patients dépressifs à celui de vingt témoins, grâce à la technologie du PET scanPET scan. Les scientifiques ont cherché un marqueur particulier produit quand la microglie (les cellules immunitaires du cerveau) est activée. Ils ont ainsi mis en évidence une augmentation de 30 % de l'inflammation du cerveau chez les patients dépressifs.
Vers de nouveaux antidépresseurs limitant l’inflammation du cerveau
Une étude de l'Inserm s'est intéressée à des patients souffrant de mastocytose, une maladie caractérisée par l'accumulation de certaines cellules immunitaires : les mastocytes. Près de 50 % des patients atteints de mastocytose souffrent de symptômes dépressifs ; chez ces patients, les mastocytes provoquent une inflammation en libérant beaucoup de moléculesmolécules inflammatoires. Les chercheurs ont étudié 54 patients souffrant de mastocytose. Les personnes les plus sujettes à la dépression avaient peu de tryptophanetryptophane dans leur sang, une molécule précurseur de la sérotoninesérotonine dans le cerveau.
Or, la baisse de sérotonine est associée à la dépression. Les patients souffrant de mastocytose avaient aussi plus de dérivés neurotoxiques du tryptophane comme l'acide quinolinique : cela signifie que le tryptophane ne servait pas à fabriquer de la sérotonine ; une hypothèse est que l'inflammation détournerait le tryptophane de la synthèse de sérotonine.
Cette recherche ouvre la voie à de nouveaux traitements pour la dépression, notamment pour les personnes qui ne voient pas d'amélioration avec les antidépresseurs classiques. Ainsi, la kétamine est un anesthésiantanesthésiant qui bloque l'acideacide quinolinique ; elle aurait donc des effets antidépresseursantidépresseurs. De même, des médicaments limitant l'inflammation pourraient être employés dans le même but.