La découverte d'un astéroïde situé sur l'un des points de Lagrange de la dernière planète du Système solaire vient relancer l'intérêt pour les Troyens, des corps célestes qui ressemblent beaucoup aux objets cométaires de la lointaine ceinture de Kuiper.
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Le premier astéroïde troyen fut découvert en 1906 à proximité de JupiterJupiter. Il précédait la géante gazeuse de 60 degrés sur son orbite, confirmant une théorie émise 130 ans plus tôt. En effet, le mathématicienmathématicien français Pierre de Lagrange avait démontré en 1772 que lorsque deux corps célestes orbitent l'un autour de l'autre, il existe cinq points de l'orbite où la force de gravitationforce de gravitation compense la force centrifuge ; des points de libration où un troisième corps céleste reste immobile par rapport aux deux autres.
Depuis 1906 on a découvert des milliers d'astéroïdes sur les points de Lagrangepoints de Lagrange de certaines planètes. Jupiter se taille la part du lionlion avec plus de 4.000 troyens, Mars en compte 5 et NeptuneNeptune désormais 7. Les astronomesastronomes ont nommé ces astéroïdes selon leur position sur l'orbite commune avec leur planète. S'ils la précèdent (point L4), leur nom est choisi parmi les héros grecs de L'Iliade et s'ils la suivent (point L5), ils portent le nom d'un héros troyen.
Comme les autres planètes, Neptune possède 5 points de Lagrange. 6 astéroïdes troyens avaient déjà été découverts au point L4, le dernier vient de l'être au point L5. Crédit S. Sheppard
Des astéroïdes dignes d'intérêt
Une équipe de la Carnegie Institution (Department of Terrestrial Magnetism) conduite par Scott Sheppard a utilisé le télescopetélescope japonais Subaru de 8,2 mètres de diamètre installé à Hawaï pour découvrir un nouvel astéroïde troyen autour de Neptune. Alors que les 6 autres Troyens de la planète se situent autour du point de Lagrange L4, le nouveau venu habite L5. Cet astéroïde mesure environ 100 kilomètres. Pour le détecter, Sheppard et son équipe ont profité du passage de Neptune devant des nuagesnuages de poussière qui masquaient les étoilesétoiles de notre galaxiegalaxie.
Les astronomes portent une attention toute particulière aux satellites troyens depuis quelques années. En 2006 une équipe scientifique franco-américaine s'était penché sur le cas de deux satellites troyens orbitant en couple au point de Lagrange L5 de Jupiter, Patrocle et Ménoétius. La mesure de densité de ces deux corps avait surpris tout le monde : au lieu de ressembler à des astéroïdes classiques à base de chondriteschondrites ou de silicatessilicates, les deux troyens étudiés présentaient les mêmes caractéristiques que des objets cométaires issus de la ceinture de Kuiperceinture de Kuiper. Située entre 30 et 55 unités astronomiquesunités astronomiques, cette ensemble est un vaste nuage composé de petits corps constitués principalement de composés volatils gelés : eau, ammoniacammoniac et méthane.
Si l'étude d'autres troyens confirme cette lointaine origine, cela pourrait signifier que la migration des planètes géantesplanètes géantes les auraient propulsés dans le Système solaireSystème solaire où ils auraient fini par être capturés sur des points d'orbites stables.