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Tout le monde a déjà entendu parler des Perséides, ce célèbre essaim d'étoiles filantes dont on peut admirer l'activité pendant les douces nuits du mois d'août, un spectacle à ne pas manquer surtout si, comme en 2010, la Lune est couchée. C'est pourtant loin d'être le seul moment où l'on peut surprendre le passage fugitif de ces poussières célestes qui s'illuminent lors de leur rapide traversée de l'atmosphèreatmosphère terrestre. Les Léonides du mois de novembre par exemple peuvent produire de spectaculaires averses météoritiques en moyenne tous les 33 ans, périodicité du retour de la comète 55P/Tempel-Tuttle dans les parages du Soleil.
En décembre, l'essaim des Géminides mérite qu'on lui consacre quelques heures d'observation. Cet essaim est associé à l'astéroïdeastéroïde 3200 PhaétonPhaéton. Découvert en avril 1983 par le télescopetélescope infrarougeinfrarouge IRAS, Phaéton, si l'on en juge par son orbiteorbite, pourrait bien être le cœur d'une ancienne comète. Un lien de parenté que les scientifiques assument de plus en plus, tant la ressemblance entre ces deux familles d'astresastres errants est troublante. On en a eu récemment une autre confirmation avec les images de la comète Hartley 2 réalisées par la sonde Epoxy, qui rappelaient étrangement celles obtenues 5 ans plus tôt au cours du survolsurvol de l'astéroïde Itokawa. Bien que leur observation hivernale rebute de nombreux astronomesastronomes, les Géminides ont de beaux arguments à mettre en avant.
Avec un peu de chance, vous pourrez peut-être photographier un très brillant météore et sa désintégration silencieuse. © J.-B. Feldmann
Un joli taux horaire
Rappelons tout d'abord que le nom d'un essaim correspond à la constellationconstellation (les Gémeaux dans ce cas) d'où semblent émaner les météores, depuis un point de l'espace appelé le radiantradiant. Les Géminides se déplacent assez lentement, leur vitessevitesse de pénétration dans l'atmosphère étant estimée à 35 kilomètres par seconde. L'analyse patiente de nombreuses observations compilées par l'IMO, l'International Meteor Organization, a montré que les traînées laissées par les Géminides sont assez souvent persistantes, et qu'il n'est pas rare d'observer des bolidesbolides, ces brillants météores dont l'éclat surpasse celui de la planète VénusVénus (magnitudemagnitude -4).
Selon la Royal Astronomical Society, la nuit du 13 au 14 décembre sera la plus prolifique avec un taux horaire qui pourrait atteindre une centaine de météores. Bien entendu un tel spectacle n'est possible qu'à certaines conditions. Il faut disposer d'un ciel dégagé de tout nuagenuage et le plus noir possible, c'est-à-dire éloigné de toute pollution lumineuse. Un coin de jardin à la campagne conviendra parfaitement, pour peu qu'aucun lampadaire ne vienne vous éblouir. La prise de conscience de la préservation du ciel nocturne commence à porter ses fruits, et de plus en plus de communes éteignent leur éclairage public au milieu de la nuit. Une mesure pleine de sagesse qui concilie économies d'énergieénergie et respect de l'alternance jour-nuit, un cycle naturel pour l'Homme et la nature. Le plus gros souci pour les observateurs d'étoiles filantes à cette époque de l'année reste bien entendu le froid, que chacun s'attachera à combattre avec efficacité. Mais quel bonheur ensuite d'assister au passage silencieux des étoiles filantes qui viennent rayer la voûte céleste de leur éclat éphémère !
Certains voudront immortaliser la scène par une photographiephotographie. L'appareil installé sur pied, il suffit de pointer le ciel et d'effectuer des séries de poses de quelques minutes avec un objectif de courte focalefocale, en espérant qu'un brillant météore passera dans le champ visé. Dernier conseil pour les photographes comme pour les observateurs : même si les étoiles filantes jaillissent du radiant, il ne faut pas regarder dans cette direction qui est leur point d'entrée dans l'atmosphère. Lorsque les météores deviennent lumineux, ils ont déjà parcouru un bout de chemin et apparaissent dans n'importe quelle partie du ciel. Bonnes observations, que nous vous invitons à venir partager sur notre forum d'astronomie.