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Troyes et les maisons à colombage
La ville de Troyes vaut la visite pour de multiples raisons, sa cathédrale, entre autres, mais, fidèle à ma préférence pour l'inattendu je vous propose d'y flâner le neznez en l'air et d'admirer les colombagescolombages. Cette technique très ancienne a perduré jusqu'au parpaingparpaing en bétonbéton de l'après-guerre...
Troyes, centre ville
Les colombages en boisbois étaient un mode de constructionconstruction courant pour les habitations et les bâtiments profanes, comme le montrent les fouilles de Pompeï et Herculanum.
Le colombage consiste en un quadrillage de bois rempli par de la maçonnerie. La ville de Pompeï fournit des exemples de cette technique de construction que Vitruve désigne sous le nom d'opus craticium, ou colombage. Le sciage en long des pièces de bois se fait déjà chez les Romains au moyen de scies actionnées par des moulins à eau. Le rabot, connu des charpentiers romains permet de façonner avec soin les pièces de bois.
La construction en colombage se développa au Moyen Âge en s'inspirant de la construction en bois ronds. Pour asseoir les mursmurs sur des sols plus ou moins stables, on les place sur des socles en pierre et, plus tard, sur une poutrepoutre de pourtour: on parle alors de construction sur socle. Il arrive, dans les régions humides que ce socle monte jusqu'au niveau des fenêtresfenêtres.
La charpentecharpente du mur est composée de poteaux d'angle et d'une série de petite colonne appelées colombes, de poutres et de contreventscontrevents
Troyes colombages
Au fil du temps, des systèmes régionaux se développeront
En règle générale, on utilise le bois trouvé sur place. Mais on découvrira vite les qualités de résistancerésistance aux insectesinsectes et champignonschampignons du chêne. On construira en France, du XIV au XVI siècle, des maisons à colombage qui demeurent, encore aujourd'hui, en bon état. Cette tradition se poursuivra en Alsace et en Normandie jusqu'au XIX siècle.
Strasbourg colombages
Pour assurer la clôture du bâtiment, il est nécessaire de garnir l'intervalle ménagé entre les pièces de bois. La nature du matériau de remplissage sera largement dictée par les considérations locales. C'est parfois ce matériau, le hourdishourdis, qui dictera l'écartement des colombes.
Le matériau le plus répandu, en milieu rural notamment, est le torchis, mélange de terre, d'argileargile et de paille, auquel on ajoutait parfois du crin de cheval. Il est maintenu en place par un lattis cloué sur la face interne du pan de bois,ou par une autre technique. Dans les exemples les plus soignés, il est recouvert d'une couche de chauxchaux ou de plâtreplâtre. Le plâtre a été largement utilisé comme à Paris ou à Rouen.Dans les régions côtières ou de montagnes, à proximité des torrentstorrents, on utilisait fréquemment le galet plat encastré dans les rainures latérales des colombes ou maçonné au mortier à chaux. La brique fut aussi employée et la richesse de ses calepinagescalepinages est venue compléter la géométrie de la construction.
Colombage et brique
Dans le Der, l'architecture à pans de bois est encore largement présente : maisons, granges, fermes à cour carrée, peuvent former de véritables alignements à colombages. Parfois, l'église elle-même ne faisait pas exception et les bâtisseurs édifièrent ainsi de remarquables sanctuaires à pans de bois. Au plan de l'allure générale, l'habitat est constitué de constructions plutôt basses et allongées, avec des toitstoits en pente douce. Les maisons ainsi construites sont le plus souvent non-jointives.
Eglise Ste Marie - Montier en Der
La maison en poteaux poutres, une technique d'avant-garde, politiquement « écolo » est issue de la technique traditionnelle de la construction à colombage. Cette fois, le squelette de la maison est constitué de poteaux porteurs, troncs de résineux ou plutôt poutres en lamellé-collé qui permettent l'utilisation de longueurs presque impossible à trouver naturellement, qui font la hauteur de la maison. L'ossature est ensuite habillée de grands vitragesvitrages ou remplie d'isolant en panneaux semi-rigides qui formeront le squelette des murs. Des parements rigides formeront enfin la façade extérieure et la face intérieure des murs. Les poteaux sont toujours porteurs, que la façade soit en briques ou en crépicrépi. Ils soutiennent les poutres horizontales qui portent le solivage du plancherplancher.