Un premier cas fatal d’infection à l’AKPV (Alaskapox ou variole de l’Alaska) a été rapporté par les autorités sanitaire de l'État de l'Alaska. L’OMS ne s’inquiète pas d’une propagation mondiale du virus de la même famille que la variole du singe.
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L'Alaskapox (ou « variole de l'Alaska ») a entraîné l'hospitalisation puis le décès fin janvier d'un homme âgé dans l'État de l'Alaska (États-Unis). Le bulletin de la section épidémiologique de cet État américain du 9 février indique qu'il s'agit du premier cas d'infection grave à ce virus rare. De la famille de l'orthopoxvirus comme le mPox (la variole du singe), l'AKPV est une maladie provoquée par un virus à ADN double brindouble brin.
L'homme décédé était seulement la septième personne au monde à contracter la maladie découverte en 2015. « Les six autres personnes ayant contracté le virus ont guéri en quelques semaines » a précisé Le Point. Le patient hospitalisé fin novembre était traité pour un cancer et immunodéprimé, ce qui a dû augmenter la gravitégravité de son cas. Le virus peut provoquer une éruption cutanée, un gonflement des ganglions lymphatiquesganglions lymphatiques ainsi que des douleursdouleurs articulaires ou musculaires. Les autorités sanitaires de l'Alaska rapportent que certains patients ont crû au départ avoir affaire à une piqûre d'araignéearaignée ou d'insecteinsecte.
Une possible contamination par un chat errant
Quant à l'origine de la transmission, qui reste incertaine, les chercheurs avancent qu'elle pourrait être animale. Si quatre espècesespèces pourraient être concernées, les campagnols à dosdos roux et les musaraignes sont effectivement porteurs du virus. L'homme avait affirmé ne pas avoir été en contact avec ces petits mammifèresmammifères, et a pu être infecté par un chat errant qui « chassait régulièrement les petits mammifères et griffait fréquemment le patient ».
Contrairement au mPox, l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé ne s'inquiète pas d'une possible propagation mondiale car le virus ne se transmet pas entre humains. L'État de l'Alaska recommande aux habitants de se laver les mains régulièrement et de protéger toute lésion cutanée.
Un second cas mondial d'un nouveau virus aux États-Unis
Article de Céline DeluzarcheCéline Deluzarche, publié le 11 octobre 2020
Un nouveau cas d'infection à la « variole de l'Alaska » a été découvert cette année après un premier cas en 2015. Le virus, transmis apparemment par des petits mammifères, semble pour l'instant cantonné à l'Alaska.
Doit-on craindre une nouvelle pandémiepandémie mondiale ? Pour la seconde fois, un nouveau virus de la famille de la variole vient de frapper une résidente de Fairbanks en Alaska. Cette dernière a contracté au mois d'août une infection avec un virus nommé « variole de l'Alaska ». Une petite lésion grise est apparue sur la partie supérieure gauche de son bras, suivie d'un érythème quatre jours plus tard. La patiente a également signalé une adénopathieadénopathie, des douleurs à l'épaule, de la fatigue et une fièvrefièvre nocturnenocturne. Les médecins ont réalisé une biopsiebiopsie de la lésion dans un laboratoire, qui a confirmé un test positif à un orthopoxvirus identifié pour la première fois en 2015 chez une autre résidente de Fairbanks.
Un orthopoxvirus semblable à celui de la variole
Les orthopoxvirus font partie de la famille des Chordopoxviridae, des virus à ADN double brin. Ils affectent un grand nombre de vertébrésvertébrés, dont l'être humain. Ils sont responsables de lésions cutanées bénignes, comme l'Orf (une zoonose transmise par les animaux infectés), mais aussi de maladies mortelles comme la variole. L'orthopoxvirus identifié ici est du même type que cette dernière, mais semble beaucoup plus inoffensif. La douleur à l'épaule a persisté durant deux semaines environ, tandis que la lésion cutanée a guéri en six semaines. Dans le précédent cas en 2015, elle avait cependant persisté plus de six mois.
Un mode de transmission encore mystérieux
Cette « variole de l'Alaska » serait apparemment transmise par de petits mammifères. La patiente possède deux chats, potentiellement en contact avec des petits animaux sauvages, et fréquente « plusieurs chienschiens d'autres membres de sa famille », indique le rapport. Elle précise toutefois ne pas avoir été en contact avec un quelconque animal sauvage. Dans le précédent cas de 2015, la patiente vivait avec 12 petits mammifères dans sa propriété, mais ces derniers avaient tous été testés négatifs à l'orthopoxvirus. Le mode de transmission à l'Homme demeure donc encore peu clair. « Étant donné la proximité géographique des deux cas, il est probable que le virus provienne d'un animal vivant en Alaska », avancent les experts.
Faut-il s’inquiéter ?
Les autorités se veulent toutefois rassurantes. Les deux cas se sont produits à cinq ans d'écart, et il est donc probable que l'infection à l'Homme ne soit qu'occasionnelle. Pas de quoi s'affoler, donc, insistent les experts, qui appellent tout de même à la vigilance auprès des habitants de Fairbanks. Il leur est recommandé de ne pas toucher des animaux, d'éviter tout contact avec des déjections et de se laver régulièrement les mains. En 2019, le CNR-Laboratoire Expert Orthopoxvirus (Institut de recherche biomédicale des armées du Val-de-Grâce) mettait pourtant en évidence deux types de risques liés aux orthopoxvirus : une potentielle réémergence de la variole, et l'émergenceémergence d'autres orthopoxvirus facilitée par l'absence d'immunité croiséeimmunité croisée depuis l'arrêt de la vaccinationvaccination antivariolique. Trois nouveaux types d'orthopoxvirus ont été découverts aux cours de 10 dernières années, selon Eric Mooring, un expert de la CDCCDC (Centre de préventionprévention et de contrôle des maladies américain), qui a participé à la rédaction du bulletin sur ce nouveau cas.