Intelligence artificielle, agriculture, transport, matériaux innovants : les quatre lauréats 2018 des Trophées de l’Institut national de la propriété industrielle illustrent parfaitement les domaines métamorphosés par la technologie.


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    BlaBlaCar, les enceintes Devialet ou les sièges d'avion ultra légers Expliseat, vous connaissez ? Ces trois pépites françaises font partie des anciens lauréats des Trophées INPI, décernés depuis 1991 par l'Institut national de la propriété industrielle. Souhaitons aux quatre gagnants de cette année la même réussite.

    Catégorie brevet : Traxens, les conteneurs suivis à la trace

    Quelque 90 % des marchandises échangées dans le monde passent au moins une fois par la mer, soit plus de 75 millions de conteneurs, équivalents 20 pieds (EVP ou, en anglais, TEU : twenty-foot equivalent unit)), qui ont traversé les océans en 2017. Autant dire que le marché visé par Traxens est colossal. La startup, créée en 2012, propose aux transporteurs des boîtiers électroniques à fixer sur le conteneur et enregistrant une série de données : position du conteneur, intensité des chocs éventuellement subis, historique des ouvertures et fermetures de portesportes ou variations de température. L'ensemble de la flotte du groupe CMA-CGM est déjà équipé et la startup s'attaque à présent au fret ferroviaire avec la SNCF. Traxens est propriétaire de plusieurs brevets internationaux et mène une politique très active contre les contrefacteurs.

    • 2012 : date de création - 103 salariés - 2,2 millions de CA dont 22% à l'export - 8 brevets - 7 marques.

    Les boîtiers connectés de Traxens tracent les conteneurs tout au long de leur parcours. © INPI, YouTube.

    Catégorie design : Sericyne, la soie imprimée en 3D

    Installée dans une ancienne magnanerie dans les Cévennes, la startup Sericyne a inventé la toute première méthode pour produire de la soie en 3D. « Jusqu'ici, la soie était uniquement utilisée comme fibre à plat pour le textile. Notre technologie permet d'imaginer des objets pour la décoration, le packaging, le luxe... », explique Clara Hardy, la cofondatrice. Cette nouvelle matièrematière, à base de fibroïne (le composant naturel du fil de soie) et de séricine (une sorte d'adhésif), est fabriquée par les vers à soievers à soie eux-mêmes, posés directement sur des moules de façon à tisser la soie sous forme d'objets 3D. La matière, très fine et très solidesolide, peut être teinte, découpée, pliée ou imprimée numériquement. Son procédé top secret, mis au point en collaboration avec un chercheur de l'INRA, est protégé par un brevet.

    • 2015 : date de création - 8 salariés - 10 % part du CA à l'export - 1 brevet - 1 marque.

    Chez Sericyne, les vers à soie tissent des objets en 3D avec une nouvelle matière naturelle brillante et résistante. © INPI, YouTube.

    Catégorie marque : Agriconomie, la place de marché des agriculteurs

    Agriconomie, c'est un peu Le Bon Coin des agriculteurs : «  On peut acheter 23 kgkg d'engrais comme un boulon de tracteur », résume Clément Le Fournis, l'un des cofondateurs. Des e-services sont venus compléter l'écosystèmeécosystème afin de fédérer la communauté des agriculteurs : observatoire des prix, dossiers techniques, cours des marchés, conseils d'experts... Passée de 3 à 70 salariés en 4 ans, la startup entend « ubériser » les poids lourds du secteur, en situation de quasi-monopole. Le secret de son approvisionnement unique : un algorithme qui calcule les multiples combinaisons entre les offres disponibles partout dans le monde et le coût d'acheminement des produits. Pour s'imposer comme leader, la startup a breveté 12 marques en France et dans l'UE.

    • 2014 : date de création - 70 salariés - 23 millions d'euros de CA - 12 marques

    Semences, engrais, abreuvoirs, pièces de tracteurs : les agriculteurs trouvent tout leur équipement sur Agriconomie. © INPI, YouTube.

    Catégorie recherche : I3S, transformer la science en usages pratiques

    Installé au cœur du campus Sophia Tech, le laboratoire I3S entend montrer que les chercheurs se préoccupent de la « vraie vie » des gens en mélangeant science fondamentale et usages pratiques. Ses domaines de prédilection : Internet des objets, robotique, biologie numérique, intelligence artificielle... Les travaux et dépôts de brevets du laboratoire ont déjà permis la création de 13 startups dont un studio de jeux vidéo, un système de traçabilitétraçabilité des clients pour les sites e-commerce ou une solution de cartographie 3D en temps réel, très utilisée dans la constructionconstruction.

    « Pour les chercheurs, la propriété intellectuelle est l'occasion de valoriser leur travail autrement que par des publications », atteste OlivierOlivier Meste, le directeur du laboratoire.

    • 1989 : date de création - 250 collaborateurs, dont 28 chercheurs et 86 enseignants-chercheurs - 9 brevets - 3 licences concédées - 13 entreprises créées.

    Le laboratoire I3S travaille sur toutes les technologies qui seront utilisées dans toutes nos activités quotidiennes. © INPI, YouTube.