La grande firme multinationale Apple et le mastodonte de l'industrie pharmaceutique Eli Lilly veulent lutter contre la démence de façon précoce grâce à la technologie. C'est le projet phare d'une étude, présenté au Knowledge Discovery and Data Mining (KDD) 2019 en Alaska. 


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    C'est la principale chose à retenir de ce KDD 2019. AppleApple et Eli Lilly ont collaboré dans la réalisation d'une étude afin de mieux prévenir la démencedémence et les troubles associés grâce aux informations du mode de vie pouvant être récoltées par l'iPhone. Ce partenariat semble être né du constat que 46,8 millions de personnes dans le monde vivent avec une certaine forme de démence et que cela coûte approximativement 1 billion de dollars par an aux divers systèmes de santé publique. En fait, le vrai challenge, c'est la préventionprévention étant donné que les symptômessymptômes réels de la démence sont souvent rangés dans la case « vieillesse ».

    Comment prévenir la démence ?

    Dans leur étude, des chercheurs affiliésaffiliés à Apple et Eli Lilly évaluent la faisabilité du projet et la crédibilité de leurs résultats en comparant des personnes atteintes de stade précoce de la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer, de désordres cognitifs moyens ou en bonne santé pendant 12 semaines. Grâce à un iPhone, une Apple Watch et diverses applicationsapplications (enregistrement audio et vidéo, renseignements de données, etc.), les scientifiques arrivent à savoir si les personnes bougent, mangent et dorment bien, comment se passe leur vie de tous les jours (comportement, cognitioncognition générale, interactions sociales), la qualité de leur motricité fine et de leur langage. 

    Dans leur modèle, les expérimentateurs sont parvenus à identifier plusieurs symptômes qui seraient à prendre au sérieux dans le but de prévenir la démence tels que taper plus lentement au clavier, moins exhiber sa vie en ligne (curieux comme symptôme), envoyer moins de textostextos et solliciter fortement les applications d'assistance. Même si les résultats sont « significatifs », on peut regretter le faible échantillon de participants (31 dans chaque groupe).

    Si le projet est louable, il faudra discuter et légiférer sur les modalités du traitement de toutes ces données. © Kevin Ku, Pexels
    Si le projet est louable, il faudra discuter et légiférer sur les modalités du traitement de toutes ces données. © Kevin Ku, Pexels

    La santé : une excuse pour récupérer des données ? 

    Même si la démarche de ces deux entreprises semble louable, on est en droit de se poser quelques questions. On peut par exemple spéculer que l'attrait envers la prévention de la démence et des maladies en général chez Apple soit un moyen contourné d'avoir accès à toujours plus de données personnelles concernant les individus, à des fins d'assurances ou de marketing.

    Pour Eli Lilly, cela pourrait constituer (toujours en spéculant) une aubaine pour se détacher du marché concernant l'offre de prévention des pathologiespathologies. Il faut bien sûr que toutes ces questions soient débattues et qu'on y réponde avec prudence. Qui aura accès à ces données ? Comment seront-elles gérées ? Pourront-elles êtres vendues à d'autres firmes pour servir leurs intérêts ? Donner son accord pour la récupération et l'utilisation de nos données personnelles n'est pas une question anodine. Malheureusement, la majorité de notre génération n'y fait plus vraiment attention et cela pourra poser problème si le climatclimat politique se dérègle autant que celui de notre planète.

    Note : cet article n'a reçu aucun financement de la part des firmes concernées.