Il n'est plus nécessaire de passer par des liaisons par satellite pour surfer à grande vitesse sur cinq des îles de la Société, entre Bora-Bora et Tahiti. Une fibre optique relie désormais l'archipel polynésien à Hawaï.

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    Depuis ce week-end, les surfeurs (du Web) de Tahiti, Moorea, Huahine, Raiatea et Bora-Bora peuvent consulter sans souci toutes les vidéos du monde et s'abonner à un ADSL à haut débit comme en Métropole. Jusque-là, la Polynésie française, au milieu du Pacifique, entre l'équateuréquateur et le tropiquetropique du Capricorne, n'était reliée à la planète Internet que par des liaisons par satellite. Débit faible, limite d'échanges de fichier et tarifs très élevés bridaient considérablement l'utilisation d'Internet.

    C'en est fini depuis ce début septembre 2010. Un navire câblier, L'Ile de Ré, basé à Nouméa, a déposé cet été 4.658 kilomètres de câble sur le fond de l'océan, entre Honolulu (Hawaï) et Papenoo (côte Est de Tahiti). Une seconde ligne de 394 kilomètres relie tahiti à Moorea (juste à côté), puis, vers le nord-ouest, Raiatea et Huahine, et enfin à Vaitape, sur l'atollatoll de Bora-Bora.

    Cette paire de fibres fait transiter pour l'instant 2 canaux de 10 gigabits/seconde chacun mais son débit maximal est de 32 x 10 gigabits/s. Elle a reçu un nom de baptême : Honotua, de hono, (lien) et tua (le large). A Hawaï, elle rejoint d'autres fibres qui rejoignent les Etats-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

    Localement, Honotua relie l'île de Tahiti (en bas à droite) à Bora-Bora, en passant par Moorea, Huanine et Raiatea. © OPT
    Localement, Honotua relie l'île de Tahiti (en bas à droite) à Bora-Bora, en passant par Moorea, Huanine et Raiatea. © OPT

    120 euros mensuels pour 2 gigas

    Honotua vient d'être mise en service par l'OPT (Office des postes et télécommunications de Polynésie Française) pour le compte de sa filiale Mana, l'opérateur polynésien. Les tarifs annoncés sont bien plus faibles, même s'ils restent très coûteux pour un œilœil métropolitain. Le premier prix est à 3.850 francs CFP (cours français du Pacifique, soit environ 32 euros) pour un abonnement mensuel donnant droit à un débit de 256 kilobits/s. Le débit maximal possible pour chaque abonné est de 2 Gbits/s mais il en coûte 14.300 francs par mois, soit 120 euros.

    L'engouement a été tel que le réseau de Mana s'est engorgé le 2 septembre. L'opérateur avait tablé sur 10.000 adhésions durant le premier mois mais en a vu arriver 4.700 en 24 heures. Des travaux sont en cours pour, explique Mana, « démultiplier nos serveurs ».