L’US Air Force vient de publier trois nouveaux clichés officiels du B-21 Raider. Le bombardier furtif se dévoile pour la première fois en l’air.


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    Le B-21 Raider se montre à nouveau en vol, mais cette fois, il s'agit de clichés officiels. L'aéronefaéronef avait déjà été vu et filmé et photographié par le public près de la base aérienne d'Edwards en Californie. L'appareil qui est toujours en phase d'essais en vol devrait rejoindre la force de dissuasion nucléaire au cours de cette décennie. Il évoluera aux côtés, voire remplacera à l'horizon 2050 les B-1, B-2 et même l'ancestral B-52. Trois clichés du B-21 ont donc été diffusés par l'US Air Force. Une photo le montre en vol, une autre en finale d'atterrissage avec les trains déployés et une dernière lorsque l'avion est parqué dans son hangar.

    Le B-21 Raider effectue des essais au sol, des roulages et des opérations de vol sur la base aérienne d'Edwards, en Californie. © US Air Force
    Le B-21 Raider effectue des essais au sol, des roulages et des opérations de vol sur la base aérienne d'Edwards, en Californie. © US Air Force

    100 unités prévues

    Que peut-on tirer comme nouvelles informations sur les caractéristiques techniques du B-21 avec ces photos ? L'appareil développé par Northrop Grumman, dévoile un peu mieux certaines parties de son fuselagefuselage en forme d'os de seiche. C'est notamment le cas des fins bords de fuite de son aile volante assurant sa furtivitéfurtivité.

    Son neznez pointu est également plus visible et l'on peut voir les aérofreinsaérofreins déployés tels des oreilles de chat lors de l'atterrissage. Les entrées d'airair du moteur se dévoilent un peu plus. Un tube de Pitot rouge est placé à l'avant de l’avion, mais il s'agit d'un équipement temporaire dont l'objectif reste l'acquisition des données de vol. Pour le reste, on sait déjà que le B-21 est doté d'une envergure de 40 mètres et que sa massemasse à vide est de près de 32 tonnes.

    Ici, le B-21 Raider parqué dans son hangar. © US Air Force
    Ici, le B-21 Raider parqué dans son hangar. © US Air Force

    Le bombardier supersonique et furtif permettra de pénétrer en profondeur dans l'espace aérien ennemi pour le frapper avec des charges nucléaires ou conventionnelles. On estime qu'environ 100 exemplaires du B-21 Raider devraient être produits. En attendant, les essais en vol se poursuivent à bon rythme.


    Ce que nous apprend le premier vol du bombardier furtif B-21

    Le prototype du futur bombardier B-21 Raider vient de réaliser son premier vol. Cela n'a pas échappé aux nombreux passionnés d'aéronautique qui l'ont photographié et filmé abondamment. Voici ce que nous apprennent ces clichés sur ses capacités.

    Article de Sylvain BigetSylvain Biget, publié le 13 novembre 2023

    Après s'être dévoilé plusieurs fois en photos, le futur bombardier furtif B-21 Raider de Northrop Grumman pour l'US Air Force vient de réaliser son premier vol. Il n'a pas échappé à la communauté aéronautique et les images de ce vol, alors qu'il rejoignait la base d'Edwards en Californie (États-Unis), sont déjà décortiquées par les spécialistes pour en savoir plus sur les capacités et les caractéristiques du bombardier. Pour donner le ton, avant même d'observer l'aéronef, le prototype actuel porteporte sur sa trappe de train avant le nom de Cerberus, c'est-à-dire l'inquiétant cerbère, le chienchien d'Hadès qui dans la mythologie grecque empêche les morts de revenir à la vie. Lors de ce vol, on peut constater la présence d'un long câble traînant à l'arrière du fuselage. Ce câble permet de tracter ce que l'on appelle un cônecône de fuite. Il vient collecter les mesures « statiques » atmosphériques des conditions du vol. Les données récupérées sont associées avec celles de la vaste sonde récupérant les données « dynamiques » placée à l'avant gauche de l'appareil. Ces données, auxquelles s'ajoutent celles collectées par de nombreux autres capteurscapteurs, permettent d'évaluer précisément le comportement de l'avion durant son vol et de vérifier si ses instruments sont correctement calibrés.

    Au niveau de l'apparence, le B-21 a un air de B-2, avec son profil allongé et plat pour assurer le maximum de furtivité. L'arrière de l'avion est différent, la terminaison de sa cellule est semblable à un losange. L'aéronef apparaît plus petit, avec une envergure estimée à environ 45 mètres. Le B-2 mesure quant à lui près de 52,5 mètres. Son nez qui est mêlé au bord d'attaque de l'aile est en forme de bec de canard. Avec la position basse des hublots latéraux, cela lui confère un air agressif qui correspond à l'image que l'on peut se faire d'un tel appareil.

    Sur cette vidéo postée sur X (ex-Twitter) on peut voir le B-21 évoluer en phase de décollage ou d’atterrissage. Il est accompagné d’un F-16. © Matt Hartman @ShorealoneFilms

    Des oreilles intrigantes

    Mais ce que les experts ou amateurs éclairés cherchent surtout à savoir, c'est à quoi servent les deux étranges cornes, ou oreilles pointues placées de part et d'autre de l'habitacle. Cette configuration inédite donne lieu à de nombreuses spéculations depuis que les premières images publiques du B-21 ont été diffusées. Il ne s'agirait pas de capteurs de données pour les essais en vol, mais d'ailettes escamotables qui serviraient à optimiser l'écoulement de l'air sur le fuselage et les entrées des soufflantes. Cela permettrait d'assurer une bonne alimentation en air des réacteurs dans les phases de décollage et atterrissage. Pour assurer un maximum de furtivité, il faut préciser que les entrées d'air des réacteurs sont assez fines, telles des ouïes. Cette caractéristique, si elle réduit la signature radar, présente un inconvénient pour assurer le bon fonctionnement des moteurs durant ces phases, d'où la présence de ces « oreilles pointues ». Toujours au niveau de la motorisation, étant donné que les moteurs sont enfouis profondément dans le fuselage pour augmenter la furtivité, il reste toujours impossible de savoir combien il y en a, et de quel type il s'agit. Ils sont certainement plus petits que sur le B-2 et il pourrait bien y en avoir quatre.

    Un emport d’arme limité

    Ce qui a beaucoup attiré l'attention, c'est également le ventre du B-21. Les nombreux clichés, réalisés au sol par des amateurs, donnent une idée précise de sa soute à munitions. Étant donné la taille du B-21, on estime déjà qu'il dispose d'une capacité d'emport divisée par deux par rapport au B-2. Ainsi, le bombardier serait limité à l'emport d'un seul missile de type GBU-57A/B Massive Ordnance Penetrator (MOP). En revanche, cette baie d'armement sera certainement modulaire pour emporter différents systèmes d'armes modernes et notamment des drones pour assurer des missions de combat collaboratif. La question reste de savoir si les trappes visibles à proximité de la soute servent à emporter d'autres armes défensives, telles des roquettes, ou bien s'il ne s'agit que d'accès pour la maintenance. Quant aux capteurs opérationnels embarqués, ce que l'on voit de l'avion ne permet pas d'en savoir plus et il faut souligner que ce Cerberus n'est encore qu'un prototype.


    L’US Air Force dévoile son futur bombardier nucléaire furtif, le B-21 Raider

    Article de Sylvain Biget, publié le 13 mars 2023

    Avec son allure fantomatique, le B-21 Raider se dévoile en photos. On constate un design et un revêtement permettant d'effacer au maximum sa signature radar pour une furtivité inédite. Le futur bombardier à capacité nucléaire de l'US Air Force devrait également disposer d'une autonomie record.

    Voici les premières véritables images dévoilant le futur bombardier furtif nucléaire de l'US Air Force. Il portera le nom de B-21 Raider et si l'on ne savait que peu de choses sur lui, on connaît déjà son coût estimé à 692 millions de dollars. Sur les clichés diffusés, on peut voir un plan large délivrant quelques renseignements sur la conception de ce B-21. Un zoom sur sa verrièreverrière montre également que l'avion sera piloté. Au niveau de son design, on ne peut que constater des traits communs avec le bombardier B-2 Spirit, mais avec des lignes qui conféreront plus de furtivité à l'avion.

    Là où le B-21 se distingue, c'est sur son revêtement composite de couleurcouleur blanche. Il serait plus robuste que celui du B-2 et permettrait d'augmenter la furtivité en absorbant mieux les ondes radar. La forme du cockpit permet également de réduire la signature radar et on remarque qu'il n'y a aucune aspérité entre la verrière et la carlingue. Tout semble lisse avec l'impression que de fines bandes adhésives ont été collées pour faire disparaître toute présence de joints ou éléments saillants. De face, on remarque à peine les entrées d'air de la motorisation qui ressemblent à des ouïes s'inscrivant dans le prolongement de l'aile.

    Sur ce zoom sur le cockpit on peut voir le revêtement composite employé pour lisser la surface. Le rayon d’action du bombardier sera si étendu que le gouvernement australien pourrait déjà être candidat à l’achat de ce B-21, pour pouvoir opérer à partir de bases sécurisées dans le sud du pays. © US Air Force
    Sur ce zoom sur le cockpit on peut voir le revêtement composite employé pour lisser la surface. Le rayon d’action du bombardier sera si étendu que le gouvernement australien pourrait déjà être candidat à l’achat de ce B-21, pour pouvoir opérer à partir de bases sécurisées dans le sud du pays. © US Air Force

    Effacer la signature radar

    Sur ces clichés, il apparaît clairement que l'avionneur Northrop Grumman a cherché a créé un profil d'aile très lisse dissimulant les différents éléments du bombardier, qu'il s'agisse du moteur, de la carlingue et des éléments mobilesmobiles. Ainsi, à l'arrière, comme pour le B-2 Spirit, s'il n'y a pas de dérive, en revanche, l'aile volante semble disposer d'une surface alairealaire conséquente et on ne retrouve pas le bord de fuite en W distinctif du bombardier actuel.

    Pour ce qui est des caractéristiques du bombardier stratégique, on sait toujours peu de choses. Il est censé disposer d'une autonomie inédite pour pouvoir effectuer des missions à longue portée depuis le territoire américain sans avoir besoin de se poser sur une base avancée ou être ravitaillé en vol. Outre sa fonction de bombardier pour réaliser des frappes à longue portée, il pourra être employé pour des missions de surveillance et de reconnaissance (ISR). Il serait doté aussi de capacités d'attaques électroniques. Le bombardier aurait également une autre particularité, il pourrait tout aussi bien être piloté, qu'évoluer de façon autonome en mode drone avec une IAIA aux commandes. Il serait aussi capable de servir de plateforme de contrôle pour un essaim de drones. L'avion devrait réaliser ses premiers tours de piste cette année et l'US Air Force prévoit de l'intégrer à sa flotte dès 2027. Au moins 100 exemplaires pourraient être commandés. Il devrait remplacer les B-1B Lancer et B-2 SpiritSpirit à l'horizon 2040. Il serait aussi en mesure de mettre le vénérable B-52 à la retraite à partir de 2050.