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L'humanité réduite à une simple simulation ?
Le raisonnement est simple : l'humanité que nous connaissons (si elle ne disparaît pas) parviendra dans relativement peu de temps à produire des ordinateurs et des logiciels capables de simuler l'intelligenceintelligence et la conscience humaines. Une fois disponibles, 1/ il est plus que probable que quelqu'un décidera de s'en servir et 2/ dans la mesure où ces moyens deviendront de plus en plus faciles à dupliquer, il y aura très vite beaucoup plus d'êtres simulés que d'êtres réels. Ergo, la probabilité que nous soyons des simulations est très élevée.
Cet argument est représentatif d'un ensemble de "théories de la simulation", portées - sérieusement ou à titre de jeu intellectuel - par quelques dizaines de physiciensphysiciens (qui étudient notamment l'hypothèse de l'existence de plusieurs "universunivers parallèles" régis par des lois légèrement différentes), de mathématiciensmathématiciens, de philosophes.
La réflexion de Bostrom présente un avantage, si l'on peut dire : si nous croyons que nous sommes des êtres simulés (à l'initiative d'êtres disposant de la technologie nécessaire), alors Dieu existe - c'est notre simulateur - et la vie après la mort aussi - une simple commande du logiciel. Aussi, notre but principal consistera-t-il à deviner les désirs de notre Dieu et à les satisfaire. "Si vous avez des chances de vivre dans une simulation, alors, toutes choses égales par ailleurs, vous devriez moins vous préoccuper des autres, plus vivre au jour le jour, être plus amusant et digne d'éloges et vous rapprocher des gens célèbres qui vous entourent." Au risque, si tout cela est bien réel, de hâter l'avénement de l'autre hypothèse, celle de la fin de l'humanité. Quel pari Pascal aurait-il fait ?