La Nasa vient de publier de nouvelles vues de l’atmosphère de Mars capturées dans l’ultraviolet par la sonde Maven. Les images en fausses couleurs sont sans précédent et dévoilent la dynamique de cette enveloppe gazeuse pourtant très ténue.

Installée sur une orbite elliptique autour de Mars depuis fin septembre 2014, Maven (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) a d'ores et déjà engrangé des données sur l'atmosphère de la Planète rouge pour toute une année martienne (687 jours terrestres). Les chercheurs ont pu faire de belles découvertes quant au comportement de son enveloppe gazeuse au fil des saisons.

À l'occasion des rencontres conjointes à Pasadena, en Californie, de l'American Astronomical Society et de l'European Planetary Science Congress, Nick Schneider, de l'université du Colorado, et son équipe ont présenté les dernières images globales acquises dans l'ultraviolet avec l'instrument IUVS (Imaging UltraViolet Spectrograph) de la sonde de la Nasa. C'est un regard sans précédent sur les changements de son atmosphère résiduelle très ténue.


L’enveloppe atmosphérique de Mars vue dans l’ultraviolet par Maven. On distingue nettement les nuages de vapeur d’eau qui se développent l’après-midi au-dessus du mont Olympe et des trois monts Tharsis, à l’image des nuages terrestres qui se forment la journée au-dessus de certains reliefs. Cela permet aux chercheurs de voir à quel point ils se forment vite. © Nasa, Maven, université du Colorado

La dynamique atmosphérique de Mars surprend

Un premier jeu d'images dévoile de faibles lueurs du côté obscur de Mars, la partie nocturne (la rotation dure 24 h 37). Le phénomène est créé par les réactions chimiques dans l'atmosphère, lorsque sur la face éclairée, les rayons ultraviolets du Soleil cassent les molécules de dioxyde de carbone et d'azote. Les vents se chargent ensuite de transporter les atomes à plus basse altitude, côté nuit. La collision de l'azote et de l'oxygène produit alors des molécules de monoxyde d'azote et c'est précisément leur recombinaison qui est à l'origine des émissions dans l'ultraviolet observées par Maven. Leur distribution n'est toutefois pas uniforme, trahissant des vents irréguliers en haute altitude. « Ces premières images, explique la Nasa, nous amènent à une meilleure détermination des modèles de circulation des vents qui contrôlent le comportement de l'atmosphère entre 60 et 100 km d'altitude. »

Côté jour de Mars, Maven livre des images tout aussi surprenantes de sa fine atmosphère. Celles du pôle sud ont été réalisées au début du printemps austral. On y découvre des concentrations d'ozone encore importantes dans cette région. Au cours de l'hiver, cela n'a rien de très étonnant car la baisse de l'humidité a laissé ce gaz s'installer. Mais en revanche, la concentration plus élevée qu'attendue au printemps suggère que les vents ralentissent plus que prévu la propagation de la vapeur d'eau.

Enfin, autre spectacle remarquable transmis par la sonde durant son approche du globe martien les 9 et 10 juillet derniers, la formation relativement rapide de nuages de vapeur d'eau au cours de l'après-midi au-dessus des grands dômes volcaniques, les monts Tharsis et Olympe.