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Cela s'est passé il y a quelques heures. Il était 5 h 54, heure de Paris, ce mercredi 25 janvier, lorsque le petit astéroïde 2017 BX est passé entre la Terre et la Lune, à quelque 261.119 km (ce qui représente approximativement les deux tiers de la distance Terre-Lune). La visite de ce géocroiseur s'est donc déroulée sans incident. Mais pour cette année qui vient de commencer, c'est tout de même la deuxième fois en moins de trois semaines qu'un corps qui croise notre route est repéré quelques jours seulement avant. Ce qui ne manque pas de poser question.
Jusqu'au 20 janvier, 2017 BX était en effet un parfait inconnu. Les astronomesastronomes de Slooh, qui ont par ailleurs retransmis en direct sur InternetInternet leur observation de son passage, ont surnommé l'astéroïde Rerun (rediffusion, en français), en hommage à Fred « Rerun » Stubbs de la série américaine What's Happening!! diffusée à la télévision dans les années 1970.
Animation de la trajectoire du géocroiseur 2017 BX (en bleu). © Nasa, @thewatchers
Un astéroïde de la taille d’un bus
Pour l'instant, les chercheurs disposent encore de peu d'informations sur ce Rerun. Les observations réalisées à l'Institut d'astrophysique des îles Canaries devraient permettre justement d'en apprendre un peu plus à son sujet. Pour l'instant, les chercheurs de la Nasa estiment que sa taille est comprise entre 6,6 et 15 mètres, vraisemblablement 8,5 mètres. Pour ceux de Slooh, il peut mesurer entre 4 et 14 mètres. Celui qui nous a frôlés le 9 janvier (voir article plus bas) devait quant à lui mesurer entre 11 et 34 mètres. En ce qui concerne celui du 25 janvier, la Nasa a établi qu'il se déplace à une vitesse relative de 26.800 km/h (soit 7,4 km/s).
Nul doute que beaucoup d'autres, du même genre, restent à découvrir. Petits et très sombres, ils parviennent à passer entre les mailles des filets des télescopestélescopes qui, pourtant, scrutent inlassablement le ciel. Néanmoins, ces efforts ne sont pas vains. Il n'est qu'à consulter les tableau de données du programme Near-Earth Object de la Nasa, pour constater que beaucoup ont déjà été identifiés et que leurs trajectoires sont connues. Aucun, par ailleurs, petits ou gros (cela va de quelques mètres à plusieurs kilomètres), ne risque d'entrer en collision avec la Terre dans les prochaines semaines... ni même les prochaines décennies, d'après les prévisions.
Un géocroiseur a frôlé la Terre le 9 janvier... mais n'a été découvert que deux jours plus tôt
Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 11/01/2017
Surprise : un astéroïde a frôlé la Terre ce lundi 9 janvier, en début d'après-midi alors qu'il n'a été découvert que deux jours avant. Même s'il ne représente pas un grand danger, sa détection au dernier moment rappelle que nous ne connaissons pas bien encore notre environnement.
Repéré par les télescopes du sondage Catalina Sky Survey de l'université de l'Arizona le 7 janvier, l'astéroïde nommé 2017 AG13 n'est vraiment pas passé loin de la Terre, deux jours plus tard, le lundi 9 janvier. Il était 13 h 47, heure de Paris, quand il nous a frôlés à quelque 209.000 km, soit presque la moitié de la distance moyenne entre la Terre et la Lune.
D'après les premières estimations, il mesure entre 11 et 34 mètres de diamètre et croise régulièrement l'orbiteorbite de la Terre. Au plus près du SoleilSoleil, autour duquel il gravite en 347 jours, il en est à environ 75 millions de kilomètres, et au plus loin à 204 millions de kilomètres.
Il s'agit donc d'un géocroiseur, un de plus parmi des dizaines de milliers d'autres (15.000 ont été découverts). Un nouveau, inconnu jusqu'à ce début d'année et, surtout, que personne n'a vu venir. Petits, froids et sombres, ils sont nombreux comme lui à échapper encore à notre vigilance. Pourtant, ce n'est pas faute de fouiller le ciel nocturnenocturne à leur recherche.
Orbite de 2017 AG13 (en bleu) et orbites des planètes du Système solaire interne. © Nasa
Un astéroïde comparable à celui qui a explosé au-dessus de Tcheliabinsk
De par sa taille et son imprévisibilité, 2017 AG13 rappelle la météoritemétéorite à l'origine de l'événement de Tcheliabinsk, le 15 février 2013 qui, d'après les reconstitutions, devait mesurer environ 20 mètres de diamètre. Personne ne l'avait vu venir non plus, et ce petit corps n'a pas manqué la Terre, se brisant littéralement dans l'atmosphèreatmosphère terrestre.
Si l'astéroïde du 9 janvier avait foncé vers nous, à la vitesse de 16 km/s qui est la sienne, il aurait sans doute, lui aussi, explosé dans les airsairs, selon le simulateur développé par l'université de Purdue. L'énergieénergie libérée aurait été de 700 kilotonnes (plusieurs dizaines de fois celle de la bombe Hiroshima). Si cela s'était produit au-dessus d'une grande agglomération urbaine, l'onde de choc aurait pu, comme ce fut le cas à Tcheliabinsk, faire des blessés et des dégâts matériels. Ces événements sont supposés se produire une fois tous les 150 ans, selon les experts.