Les symptômes du variant Omicron sont différents et, à priori, plus légers que ceux produits par le variant Delta. Il était déjà possible de confondre un simple rhume avec une réelle infection au SARS-CoV-2 avec le variant Delta, c’est encore plus le cas avec le variant Omicron ! Comment distinguer un simple rhume d’une infection par le variant Omicron du coronavirus ?
au sommaire
Le variant Omicronvariant Omicron fait trembler la Planète. Il se répand à la vitesse de la lumièrevitesse de la lumière partout en Europe. Il est extrêmement contagieux, 3 à 4 fois plus contagieuxcontagieux que le variant Delta. Et il semblerait qu'il provoque des symptômes un peu différents du variant Delta, plus proches des symptômes d'un rhume ou d'une grippe. Existe-t-il des symptômes spécifiques au variant Omicron ou bien sera-t-il nécessaire de se faire tester à la moindre rhinorrhée ?
Symptômes du variant Omicron
Le variant Omicron n'est connu que depuis le 23 novembre. Les données dont nous disposons sont encore préliminaires. Néanmoins, il semblerait que le variant Omicron provoque des symptômes plus légers que le variant Delta, ce qui pourrait bien être une bonne nouvelle ! Les symptômes décrits à ce jour sont les suivants :
- gorge irritée
- douleurs musculaires
- grosse fatigue
- toux sèche
- sueurs nocturnesnocturnes
- maux de tête
Même si ces symptômes sont d'une grande banalité en plein hiverhiver, deux d'entre eux peuvent interpeller. Premièrement, la fatigue décrite par les médecins ayant vu les premiers cas en Afrique du Sud est décrite comme extrêmement intense. Deuxièmement, les sueurs nocturnes, sans être spécifiques du coronavirus, sont habituellement absentes chez les personnes présentant un simple rhume.
Enfin, les symptômes d'un rhume apparaissent généralement de manière progressive tandis que les symptômes liés à l'infection par le variant Omicron semblent apparaître de manière soudaine.
“La fatigue décrite par les médecins ayant vu les premiers cas en Afrique du Sud est décrite comme extrêmement intense”
Ces données doivent être prises avec beaucoup de recul. En effet, elles proviennent d'Afrique du Sud, une population plus jeune et moins vaccinée que la population européenne ou américaine. Il faut encore attendre quelques semaines avant de savoir si ces données sont transposables à nos pays. Au moindre doute, n'hésitez pas vous faire tester !
Et si je suis vacciné ? …Et si j’ai déjà eu la Covid-19 ?
Malheureusement, la vaccinationvaccination protège moins bien contre le variant Omicron. En effet, les premières données en vie réelle indiquent que la protection n'est que de 35 % après deux doses d'un vaccinvaccin à ARNmARNm.
Celle-ci monte à 70 % après la troisième dose. Plus inquiétant, la protection serait nulle après une double vaccination par le vaccin AstraZeneca. De même, les données en provenance d'Afrique du Sud indiquent que le variant Omicron a la capacité de réinfecter les personnes ayant déjà contracté la maladie avec un autre variant.
Cela signifie qu'être vacciné ou avoir déjà contracté la maladie ne doit pas exclure la possibilité d'être infecté par le variant Omicron du coronavirus. Encore une fois, le meilleur moyen de savoir reste de se faire tester.
Le coronavirus pourrait finir en simple rhume
Des chercheurs ont établi un scénario probable d'évolution de la Covid-19Covid-19 : au fur et à mesure des réinfections, le système immunitairesystème immunitaire s'adapte et provoque des formes de moins en moins graves, comme c'est le cas pour le rhume.
Article de Céline DeluzarcheCéline Deluzarche, publié le 24 janvier 2021
« Le virus est avec nous pour toujours », a prévenu l'OMSOMS en novembre dernier, laissant peu d'espoir sur un retour à la normale dans un avenir proche. Alors que le nombre de morts du coronavirus a dépassé les deux millions et que l'on frôle les 100 millions de cas, une nouvelle étude parue dans le journal Science suggère elle aussi que l'épidémieépidémie de Covid pourrait ne jamais se terminer.
Mais une fois que suffisamment d'adultes auront été immunisés (par le vaccin ou la maladie), elle deviendra une maladie aussi bénigne qu'un simple rhume, qui circulera à des niveaux relativement bas. « Le temps qu'il faudra pour atteindre ce stade dépend de la vitesse à laquelle on aura atteint cette immunité de groupe. Plus vite une majorité de gens aura été infectée ou vaccinée, plus vite nous atteindrons ce stade endémiqueendémique », explique Jennie Lavine, post-doctorante à l'université d'Emory à Atlanta et principale auteure de l'étude.
Découvrez l'étonnant lien qui pourrait relier le coronavirus au microbiote intestinal, dans notre nouvel épisode de Fil de Science. © Futura
Des réinfections fréquentes
Les chercheurs ont comparé le SARS-CoV-2SARS-CoV-2 avec les six autres coronavirus affectant l'Homme (les quatre virusvirus du rhume, le SARS et le MERS). Selon eux, le nouveau coronavirus se comporte comme ceux à l'origine du rhume. Ce dernier infecte généralement les enfants à l'âge de 3 à 5 ans pour la première fois, âge auquel la maladie est moins sévère que chez l'adulte. Ensuite, les infections se répètent régulièrement jusqu'à ce que le système immunitaire soit suffisamment fort pour que l’infection ne provoque que des symptômes bénins. En d'autres termes, le virus continue à circuler, mais il n'entraîne plus de morts. C'est un peu la même chose avec le vaccin : même si celui-ci n'évite pas la transmission, il permet de limiter le nombre de cas graves.
“Nous parvenons à contenir les épidémies comme la grippe parce que nous avons mis en place une stratégie de vaccination”
Cette vision est partagée par beaucoup de scientifiques. « Nos systèmes de santé vont devoir s'adapter pour tenir sur le long terme, car la Covid va être une maladie supplémentaire à prendre en charge. Les effets du coronavirus vont se ressentir pour les décennies à venir, atteste dans La Croix Romulus Breban, chercheur à l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur, qui fait une analogieanalogie avec la grippe. Nous vivons avec cette maladie saisonnière et elle n'est plus traitée comme une maladie d'importance primordiale, même si elle fait toujours beaucoup de morts. Nous parvenons à contenir les épidémies parce que nous avons mis en place une stratégie de vaccination et qu'il y a des structures de surveillance à l'échelle internationale. »
Le vaccin, moins efficace qu'une infection naturelle
Il existe toutefois des exceptions à ce scénario relativement optimiste. Le MERS, par exemple, ne suit pas ce modèle car il entraîne une forte létalité chez les enfants. Dans ce cas, une vaccination précoce serait indispensable comme pour la rougeolerougeole. Qu'adviendrait-il également si le virus mutait ? Cela ne changerait pas grand-chose, selon Jennie Lavine et ses collègues. « Des réinfections fréquentes [avec différentes souches] renforcent l'immunitéimmunité contre d'autres coronavirus », écrivent-ils. Cela pourrait néanmoins être moins vrai avec l'immunité procurée par le vaccin, dans la mesure où ce dernier comporte un nombre réduit d'épitopesépitopes.
En attendant cette phase endémique du virus, qui pourrait prendre « plusieurs décennies » à arriver, la Covid-19 a malheureusement encore le temps de faire bien des dégâts. Le vaccin est notre seul espoir de parvenir en l'enrayer plus rapidement.