au sommaire
L'utilisation des cigarettes électroniquescigarettes électroniques s'est beaucoup développée ces dernières années. Une étude de l'INPES datant de 2014 indique qu'environ 12 millions de Français ont déjà testé ce produit ; chez les 15-75 ans, 6 % sont des vapoteurs, soit environ 3 millions de personnes, dont 3 % qui l'utilisent tous les jours (environ 1,5 million de personnes).
Les cigarettes électroniques peuvent être aromatisées grâce à des e-liquidesliquides parfumés très variés, qu'il s'agisse d'odeurs de fruits (pêchepêche, poirepoire, abricotabricot, fruits rouges...), de menthe, de boissons (café...) ou de tabac. Or, le benzaldéhyde est un ingrédient présent dans des arômes de fruits naturels. Utilisé dans de nombreux aliments et cosmétiques, il est considéré comme inoffensif lorsqu'il est ingéré ou s'il est appliqué sur la peau.
Cependant, le benzaldéhyde peut causer des irritations aux yeuxyeux et aux voies respiratoires. C'est pourquoi des chercheurs du Roswell Park Cancer Institute, à New York, et de l'université de Silésie, en Pologne, ont voulu mesurer sa concentration dans les vapeurs produites par des cigarettes électroniques.
Pour cela, ils ont mesuré au laboratoire les taux de benzaldéhyde dans 145 produits aromatisés achetés en ligne et ils ont évalué l'exposition des utilisateurs de ces cigarettes électroniques aromatisées. Leurs résultats paraissent dans la revue Thorax.
Le benzaldéhyde est un arôme naturel présent dans de nombreux fruits comme les fraises et les framboises. © margouillat photo, Shutterstock
Du benzaldéhyde dans la plupart des vapeurs d’e-cigarettes aromatisées
Le benzaldéhyde a été détecté dans la vapeur de la plupart des produits testés : 108 sur les 145 liquides analysés, soit 74 %. Les doses de benzaldéhyde inhalées avec 30 bouffées de cigarette électronique aromatisée étaient souvent supérieures à celles inhalées à partir d'une cigarette traditionnelle. De plus, les concentrations étaient beaucoup plus élevées dans les produits aromatisés à la cerise, par rapport aux autres parfums : 50 fois plus que dans l'arôme tabac et près de 100 fois plus que dans les arômes café et thé ! Les utilisateurs des arômes cerisecerise inhaleraient donc beaucoup plus de benzaldéhyde que ceux qui vapotent d'autres arômes.
Pour Maciej Goniewicz, auteur de cet article, « les professionnels de santé ne devraient pas juste demander à leurs patients s'ils fument des cigarettes avec du tabac, mais aussi s'ils vapotent des e-cigarettes et s'ils utilisent des produits aromatisés. Pour les utilisateurs d'e-cigarettes, il est important qu'ils prêtent attention à la façon dont les produits les affectent. S'ils remarquent une irritation, peut-être une toux ou des maux de gorge quand ils utilisent des e-cigarettes, ils pourraient envisager de passer à un arôme différent ».
Les auteurs suggèrent aussi que les médecins interrogent spécialement les patients souffrant de maladies respiratoires pour savoir s'ils utilisent des cigarettes électroniques aromatisées.