Deux essais cliniques avaient déjà testé des candidats vaccins anti-nicotine mais ils s'étaient soldés par des échecs. Récemment, des chercheurs ont cependant obtenu des résultats encourageants sur ce type de vaccin : la nouvelle formulation réduit et retarde les effets de la nicotine sur le cerveau de souris.

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    Pour beaucoup de fumeurs, l'arrêt de la cigarette est un vrai parcours du combattant. Les patchs à la nicotine et les gommes à mâcher ne sont pas toujours efficaces et certains fumeurs se tournent vers des médicaments qui ciblent les récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine. Cependant, ces médicaments peuvent provoquer des effets secondaires comme des hallucinations, de la dépression ou des sautes d'humeur.

    C'est pourquoi l'idée de cibler la moléculemolécule de nicotine par un vaccin peut représenter une alternative intéressante. Récemment, deux essais cliniques testant des vaccins ont échoué. Malgré tout, les scientifiques ont tiré des enseignements de ces échecs et détecté des marges de progression : dans ces essais, les personnes qui produisaient le plus d'anticorps anti-nicotinenicotine avaient plus de chances de s'abstenir de fumer pendant plus de six mois.

    D'après les chercheurs, « un obstacle majeur dans le développement de la stratégie a été d'obtenir une concentration d'anticorps suffisamment élevée pour freiner la distribution de la nicotine au cerveaucerveau ». Ils ont donc construit un nouveau vaccin avec pour objectif de stimuler la production d'anticorps dirigés contre la nicotine.

    La nicotine représente ce qu'on appelle un haptènehaptène, c'est-à-dire une petite molécule non immunogène, ne permettant pas seule d'induire une production d'anticorps. L'objectif de la constructionconstruction d'un vaccin est justement de faire en sorte que la nicotine provoque une réaction immunitaire. Pour rendre l'haptène immunogène, il doit être associé à une autre molécule : une protéineprotéine de transport.

    Le nouveau vaccin n’a encore pas été testé chez l’Homme. © www.BillionPhotos.com, Shutterstock

    Le nouveau vaccin n’a encore pas été testé chez l’Homme. © www.BillionPhotos.com, Shutterstock

    Ce vaccin réduit les effets de la nicotine sur le cerveau de souris

    C'est en travaillant sur l'haptène et son transporteur que les chercheurs du Scripps Institute, en Californie, ont élaboré un nouveau vaccin qui semble fonctionner chez des souris. Ils ont testé une protéine de transport de flagelline mutante avec des propriétés adjuvantes (un adjuvantadjuvant a pour rôle de stimuler le système immunitairesystème immunitaire).

    Les tests effectués sur des souris ont montré que le nouveau vaccin retarde les effets de la nicotine pendant les dix premières minutes suivant l'injection : il augmente le nombre d'anticorps spécifiques de la nicotine, ce qui repousse ses effets. Les souris qui avaient été traitées avaient aussi moins de nicotine dans leur cerveau, organe sur lequel la nicotine agit. Le vaccin réduit donc l'effet de la nicotine sur le cerveau.

    Les chercheurs essaient désormais d'améliorer la formulation du vaccin afin qu'il puisse être utilisable pour un futur essai clinique.

    Cette recherche paraît dans la revue Journal of Medicinal Chemistry.