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Le sang est composé à 55 % de plasma et à 45 % de cellules, globules rouges, globules blancs et plaquettes. Au cours des années, la composition du sang change et s'appauvrit en lymphocytes. © NCI-Frederic, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Au cours des années, toutes les cellules de notre corps vieillissent. Peut-on ralentir les effets du temps ? L'idée ne paraît plus si insensée : en effet, une équipe suédoise de l'université de Lund a réussi à donner une nouvelle jeunesse à des cellules souches sanguines âgées. Leurs travaux ont été récemment publiés dans la revue Blood.
Les cellules souches embryonnaires sont tout à fait indifférenciées, et peuvent se transformer en n'importe quel type cellulaire. En revanche, les cellules souches adultes ont déjà progressé sur le chemin de la spécialisation. Elles ne pourront se différencier qu'en certaines classes de cellules. Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) par exemple sont à la base des cellules sanguines : globules rouges, plaquettes et globules blancs.
Les CSH, comme toutes les autres cellules, n'échappent pas à l'épreuve du temps, et cela est directement visible dans le sang. Avec le temps, celui-ci devient de plus en plus pauvre en globules blancs spécialisés tels que les lymphocytes T.
Faire du sang neuf avec du vieux
Peut-on donner une nouvelle jeunesse aux cellules sanguines ? C'est la question que se sont posée les chercheurs suédois. Pour y répondre, ils ont extrait des CSH d'une souris âgée. Ils les ont ensuite reprogrammées pour obtenir des cellules souches pluripotentes induites (CSPiCSPi). Ces CSPi sont, en théorie, semblables à des cellules souches embryonnairescellules souches embryonnaires non différenciées.
L'équipe suédoise a ensuite transplanté ces CSPi dans des souris. Les cellules se sont alors différenciées en CSH puis en cellules sanguines. Pour finir, les auteurs ont comparé la composition sanguine de ces souris chimères à celle de jeunes souris. Leurs résultats montrent que les cellules souches hématopoïétiques reprogrammées retrouvent les mêmes capacités que les CSH de jeunes souris. Le processus de vieillissement du sang semble donc réversibleréversible. Selon les auteurs, le facteur qui fait le plus vieillir ces cellules est un agent épigénétique (qui agit sur l'expression des gènesgènes) plutôt que des mutations, qui, elles, seraient irréversibles.
A-t-on trouvé les cellules de jouvence ? Ce n'est sûrement pas pour tout de suite. Néanmoins, ces résultats prometteurs pourraient permettre d'améliorer le traitement des pathologiespathologies dégénératives et des maladies liées au vieillissement.