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Début mars 2017, les banquises du pôle Nord et du pôle Sud ont battu leur précédent record d'expansion minimum. C'est du jamais vu depuis les premières mesures par satellites en 1979, et ce n'est pas une bonne nouvelle. « J'étudie l'évolution du climat hivernal dans l'Arctique depuis 35 ans et je n'ai jamais observé ce que nous avons vu ces deux derniers hivers », a déclaré à l'AFP, Mark Serreze, le directeur du NSIDC (National Snow and Ice Data CenterData Center).
Comme chaque année, dans le cercle arctique, c'est vers la fin de l'hiver que les glaces ont conquis le maximum de surface de mer, c'est-à-dire vers la fin février, début mars. À la même période, c'est l'inverse qui se produit autour de l'Antarctique : l'été austral se termine et l'étendue de la banquise atteint alors son minimum. Mais cette année, pour les deux pôles, les indicateurs ont atteint leur minimum historique.
Ainsi, le 7 mars dernier , la banquise arctique recouvrait seulement 14,42 millions de km2 au total. C'est 97.000 km2 de moins que le précédent record de 2015. Aussi, si l'on considère la moyenne de la période de référence 1981-2010, cela représente 1,22 million de km2 de moins.
Aux antipodes, l'Antarctique, où la tendance de ces dernières années était à l'extension de sa couronne de glace, a rétréci jusqu'à un minimum de 2,11 millions de km2, le 3 mars dernier. Le précédent record de 1997 est donc battu avec 184.000 km2 en moins.
La banquise antarctique estivale était au plus bas, le 3 mars 2017. © Nasa, GSFC
Vers un nouveau record de la plus petite banquise estivale
Si les surfaces de mer glacées des deux régions polaires sont cumulées, à cette même période (fin d'hiver donc), on obtient une banquise totale de 16,21 millions de km2. Une valeur en baisse. C'est l'équivalent de la taille du Mexique (2 millions de km2) qui a ainsi disparu par rapport à la moyenne de 1981-2010 (une moyenne déjà plus faible qu'au début du XXe siècle).
En Arctique, comme nous l’avions vu, l'étendue des glaces à la fin de l'été 2016, début septembre, était très basse. Les conditions météorologiques n'ont pas permis à l'hiver de véritablement s'installer les mois suivants. Les températures ont été jusqu'à 3 °C plus élevées que la moyenne, les ventsvents étaient défavorables à l'expansion de la glace, et des tempêtestempêtes se sont additionnées pour ralentir la banquise.
Outre ce rétrécissement, c'est aussi l'épaisseur des glaces qui a diminué comme l'ont mesuré des satellites. « Commencer le début de la saisonsaison du dégel avec des glaces aussi peu épaisses laisse prévoir la possibilité d'un nouveau record d'étendue minimale de la banquise en septembre », estime Julienne Stroeve, une scientifique du NSIDC interrogée par l'AFP.
Comme les surfaces blanches réfléchissent la lumièrelumière solaire au contraire des étendues plus sombres des océans libres de glace, la disparition progressive de la banquise ne fera qu'accentuer le réchauffement des eaux, et par conséquent, le réchauffement climatique global.