Diego, la tortue sex-symbol des Galapagos, va retrouver sa liberté. Après une cinquantaine d'années de service assidu, les 15 adultes du programme de reproduction en captivité de l'archipel vont être relâchés sur l'île d'origine de Diego.
au sommaire
La tortue sex-symbol Diego va retrouver sa liberté en mars, à l'issue du programme de reproduction en captivité initié dans les années 1960. Accompagné d'une quinzaine d'autres adultes reproducteurs, il va être relâché sur l'île Española dans l'archipel des Galapagos, dont il est originaire. Pour cela, ces tortues vont d'abord être mises en quarantaine, afin de s'assurer qu'ils n'emportent pas de graines de plantes exogènesexogènes, et potentiellement invasives, dans leur nouvel habitat.
Diego, tortue Chelonoidis hoodensis centenaire, avait été rapatrié en 1976 du zoo de San Diego (États-Unis) sur l'île Santa Cruz pour sauver son espèce. En effet, il y a 50 ans, il ne restait plus que 14 spécimens de cette espèce (voir l'article ci-dessous). Un programme de reproduction a alors été mis en place, les individus restants étant trop éloignés les uns des autres pour pouvoir se rencontrer et se reproduire sans un petit coup de pouce. Avec environ 2.000 individus aujourd'hui, le programme est un succès !
Sex, Turtle and Rock'n'roll
Et Diego y est pour beaucoup. Ce mâle a une libido exacerbée. Accompagnés de six femelles et d'autres mâles, ils ont conçu 1.800 descendants, qui ont eux-mêmes pu avoir une progéniture. En 2010, une étude génétiquegénétique effectuée au sein du parc national des Galapagos (PNG) a permis de découvrir que 40 % de ces petits sont ceux du Don Juan reptilien.
Certains scientifiques s'inquiètent néanmoins. Un tel succès reproducteur est remarquable, mais peut s'avérer problématique pour la diversité génétique de la nouvelle population de tortues Chelonoidis hoodensis, puisque avec un tel nombre de frères et soeurs, le risque de consanguinité est important...
Une tortue des Galápagos sauve son espèce grâce à son appétit sexuel
Article publié le 18/09/2016, écrit par Marie-Céline RayMarie-Céline Ray
Dans la famille des tortues géantes des Galápagos, Diego est un Don Juan qui a sauvé son espèce de l'extinction grâce à ses centaines de descendants. Deviendra-t-il plus célèbre que « Georges le solitaire » ?
Après George le solitaire, mort à plus de 100 ans en 2012, voici qu'une autre tortue géante des Galápagos devient une star internationale : Diego, aussi appelé « Super Diego ». Contrairement à George qui refusait de se reproduire en captivité, devenant le triste symbole d'une espèce en train de mourir, Super Diego a beaucoup œuvré pour la survie de son espèce.
Diego est une tortue Chelonoidis hoodensis d'une centaine d'années, originaire de l'île Española, située au sud de l'archipel des Galápagos. Il a d'abord été transporté au zoo de San Diego. Dans les années 1960, son espèce était en train de disparaître : il ne restait plus que 14 tortues sur l'île, dont seulement deux mâles. Les rats, introduits par l'arrivée de l'homme, mangeaient les œufs, tandis que chèvres et cochons détruisaient l'habitat des tortues. Les derniers spécimens ont été emmenés à la Charles DarwinCharles Darwin Research Station de l'île Santa Cruz pour faire partie d'un programme de repeuplement. Diego s'est joint à eux dans les années 1970.
Diego est la tortue la plus grosse (environ 80 kgkg) et la plus âgée de ce programme qui se déroule en captivité et qui compte sur trois mâles pour repeupler l'île Española ; il est aussi le mâle le plus prolifique par sa descendance. Diego partage son enclos avec six femelles qui l'aident à accomplir sa lourde tâche. D'après une analyse génétique, il serait le père de 40 % des 2.000 tortues nées dans le centre et retournées dans la nature, soit environ 800 tortues. Comme l'explique Washington Tapia, du parc national des Galápagos : « C'est un reproducteur mâle sexuellement très actif. Il a énormément contribué à repeupler l'île. »