Il y a environ deux semaines, des quantités anormalement élevées d'iode 131, un élément radioactif, étaient décelées dans l'atmosphère. On sait maintenant que c'est une usine hongroise qui est responsable de ces rejets dont la quantité s'élève à 634 milliards de becquerels depuis janvier.

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    Les rejets radioactifs d'iode 131 proviennent de Hongrie. © Michael Kappel, Flickr, cc by nc 2.0

    Les rejets radioactifs d'iode 131 proviennent de Hongrie. © Michael Kappel, Flickr, cc by nc 2.0

    Où en est-on de l'affaire de l'iode 131 qui a survolé l'Europe il y a quelques jours ? Dans un communiqué daté du début de la semaine, la Criirad, Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivitéCommission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité, s'est inquiétée de l'absence de précisions au sujet de ces émissions qui se sont produites, a-t-on appris, en Hongrie.

    C'est en effet un institut de production radio-isotopeisotope (Izotóp Intézet)) situé à Budapest qui serait responsable de l'incident, ainsi que l'Autorité à l'énergieénergie atomique hongroise (HAEA) en a informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans un communiqué daté du 17 novembre, soit une semaine après que l'affaire fut révélée. La compagnie hongroise n'a pourtant rien mentionné sur son site InternetInternet.

    Des rejets d'iode 131 autorisés

    Selon les indications de l'HAEA, les rejets d'iodeiode 131 auraient eu lieu entre le 8 septembre et le 16 novembre 2011. La HAEA a expliqué que l'Institut dispose d'une autorisation de rejets annuels. Il peut ainsi dégager 1.600 milliards de becquerelsbecquerels (GBq) par an ! À titre de comparaison, la dose maximale admissible préconisée au niveau international s'élève à 1 millisievert, ce qui correspond à peu près - en fonction des conditions de rejets - à 279 GBq annuels.

    Les différentes unités permettant de mesurer la radioactivité. On mesure l'activité radionucléique en becquerels, la dose reçue en grays et l'effet produit en sieverts. © CEA

    Les différentes unités permettant de mesurer la radioactivité. On mesure l'activité radionucléique en becquerels, la dose reçue en grays et l'effet produit en sieverts. © CEA

    Autrement dit, les doses d'iode 131 susceptibles d'être libérées par l'institut hongrois sont largement au-dessus de la dose maximale admissible. Elles sont donc potentiellement dangereuses pour les populations avoisinantes, contrairement à ce qui avait été annoncé initialement et bien que la période de cet élément radioactif soit courte (au bout de 8 jours environ la radioactivité de l'iode 131 est divisée par deux).

    En un an, 634 milliards de becquerels !

    L'HAEA a pu préciser les quantités d'iode qui avait été libérées : 324 GBq au cours des deux derniers mois, auxquels viennent s'ajouter 300 GBq entre janvier et mai 2011. Soit 624 GBq, ce qui est « 28.300 fois supérieur aux rejets d'iode radioactif effectués en 2009 par la centrale électronucléaire du Tricastin et 130 fois supérieur à ceux effectués par l'usine de retraitement de La Hague », indique la Criirad dans son communiqué.

    Devant le manque d'informations exactes provenant de Hongrie et les nombreuses incertitudes, la Criirad appelle à la vigilance du public, recommandant de ne pas consommer les végétaux et les produits laitiers d'origine locale. Enfin, elle demande que des études soient réalisées afin de déterminer si d'autres éléments radioactifs ont été rejetés et que les « dysfonctionnements graves » mis en évidence par cette affaire soient traités.