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Ce résultat paradoxal, confirmé par les simulations du Centre Hadley de prévision du climat (Londres) dans son dernier rapport, met en lumièrelumière que des courants marins profonds de l'océan Atlantique subissent de fortes variations.
Les courants entraînés par les vents, dont fait partie le Gulf Stream, sont horizontaux et se propagent dans les couches supérieures de l'océan (quelques centaines de mètres de profondeur au maximum).
© Rapid Change Climate, Natural environment research council
Mais attention : le Gulf Stream proprement dit n'y est pour rien ! Contrairement à ce que l'on a pu lire récemment dans de nombreux articles de presse, et à l'opposé des idées reçues qui en découlent, les travaux de Bryden démontrent que le fameux courant de surface de l'hémisphère nord est très stable.
Rappelons que le Gulf Stream fait partie d'une boucle de courant océanique entraînée par les vents, qui part de la Floride, traversant l'atlantique nord dans le sens des aiguilles d'une montre (on parle de « gyre subtropicale »). Les massesmasses d'eau relativement chaudes et salées déplacées en surface vers le nord par un ensemble de courants prolongeant le Gulf Stream (dérive nord-atlantique) jusqu'au SpitzbergSpitzberg subissent ensuite des échanges avec l'atmosphèreatmosphère avant de repartir vers le Sud. L'équilibre de cette boucle de courant n'est pas modifié depuis un demi-siècle, malgré les bouleversements actuels. Jusqu'à quand ?
Il en va différemment de la « circulation thermohalinecirculation thermohaline », qui transporte de la chaleurchaleur vers le Nord. Il s'agit là d'un tout autre phénomène, initié par des courants verticaux de densité. Ces courants se produisent afin de rétablir un équilibre entre les couches superficielles de l'océan atlantique nord (au Labrador notamment), froides et salées, donc très denses et par conséquent descendant en profondeur, et les couches basses, plus chaudes et moins denses qui ont tendance à remonter vers la surface.
Par opposition au Gulf Stream et aux courants marins entraînés par les vents, la circulation thermohaline (THC) est principalement verticale, et provoquée par la formation et la plongée en profondeur (jusqu'à 5000 m) d'eau au niveau du Groenland, de l'Islande et de la Norvège.
© Rapid Change Climate, Natural environment research council
Or, chutant de 20 millions de m3 par seconde à seulement 14 millions, la circulation thermohaline montrerait un déclin d'environ 30% du flux océanique "général" ainsi que des changements de la circulation de retour en profondeur. En particulier, le flux dans la partie la plus enfouie du courant de retour, entre 3000 et 5000 mètres sous la surface, s'est réduit.
La raison : le réchauffement de la planète, dû aux émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre, entraînerait une augmentation des précipitationsprécipitations en surface, diminuant la densité de la couche d'eaux froides de surface qui alors a moins tendance à « plonger ».
En affectant la circulation thermohaline, donc en réduisant la quantité de chaleur transportée vers le Nord, cette modification des flux verticaux pourrait engendrer un rafraîchissement dans l'océan Atlantique Nord de 2°C environ. Mais il faut être prudent dans les conclusions. « La marge d'erreur des calculs réalisés pour évaluer l'intensité de la circulation thermohaline est importante, de l'ordre de grandeurordre de grandeur de la variation constatée
» fait remarquer David Salas, chercheur climatologueclimatologue à MétéoMétéo France, interrogé par Tech & Co pour Futura Sciences . Et la température simulée en Europe (non plus dans l'océan) ne baisserait que d'environ 0,5°C. Nous sommes encore très loin des images glaciales du film à grand spectacle « The day after tomorrow »...