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Tout en saluant le travail accompli par l'agence de protection de l'environnement, le NRC estime que l'EPA a sous-estimé les incertitudes attachées aux données scientifiques disponibles et surestimé les risques de cancers induits par l'exposition à la 2-3-7-8 TCDD (dioxinedioxine dite "de Seveso").
Le NRC juge qu'il existe "une marge substantielle d'amélioration des approches quantitatives utilisées par l'EPA
". Les critiques visent principalement les effets associés aux faibles doses. Les données dose-réponses disponibles proviennent en effet de tests animaux et d'études épidémiologiques de populations exposées à des ambiances de travail. Pour évaluer l'impact des faibles doses, l'EPA a utilisé un modèle linéaire qui, selon le NRC, manque de justification scientifique et devrait être comparé à un modèle non-linéaire.
Le NRC critique également la nouvelle classification de la TCDD par l'EPA comme "cancérigène pour les humains", alors que la classification de 1985 la considérait comme "cancérigène humain probable". Selon le conseil, cette nouvelle qualification manque également de preuves scientifiques et ne satisfait plus aux critères guides pour l'évaluation des risques carcinogènescarcinogènes fixés par l'EPA en 2005.
Le NRC propose de classer la TCDD avec les autres dioxines et produits assimilés comme "probable cause de cancer chez les humains". Enfin, la haute instance scientifique juge que l'EPA devrait mieux justifier l'extrapolation de tests animaux à l'homme dans le cas des risques sanitaires autres que le cancer, telle la tératogénèse.
Par Philippe Jamet & Hedi Haddada,