Refaire sa déco avec une peinture biosourcée permet de profiter d’un intérieur sain. Dès lors, pourquoi ne pas intégrer dans sa composition une ressource que l’on trouve facilement sur les plages bretonnes : l’algue !
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Récupérer et transformer les algues pour en faire une peinture intérieure, c'est une idée qui a vu le jour en Bretagne en 2016, fruit de la collaboration entre l'école de chimiechimie de RennesRennes, le Centre d'Étude et de Valorisation des AlguesAlgues (CEVA), et le Pôle Mer Bretagne Atlantique. À l'origine réservée aux professionnels, cette peinture signée Algo, la première dans son genre, est disponible depuis peu en grande surface du bricolage.
Une composition 100 % naturelle
Pour concevoir cette peinture, deux types d'algues sont utilisées : des algues rouges comme épaississant, et des algues brunes pour l'onctuosité et l'opacité. Goémon frisé, ascophylle, laminairelaminaire digitée... le secret de fabrication est bien gardé. Les algues sont séchées, puis broyées pour obtenir une poudre très fine. Celle-ci est ensuite mélangée à une résine végétale (boisbois, colza) et de l'eau. Des pigments naturels sont ensuite intégrés à cette pâte. Résultat, une peinture biosourcée à 98 %, non odorante et non allergèneallergène qui se décline en 190 teintes. Les 2 % restants étant des conservateurs et tensioactifstensioactifs. Des additifs nécessaires pour que la peinture se conserve dans le temps et pour sa résistance. Côté applicationapplication, selon le fabricant, cette peinture à base d'algues possède un fort pouvoir couvrant : de quoi couvrir une surface de 12 m2 avec 1 seul litre.
Un taux de COV extrêmement bas
Une composition qui permet à cette peinture d'afficher un taux de COVCOV (composés volatils organiques) de moins de 0,5 g/l. Là où, dans leur très grande majorité, les peintures issues de la pétrochimie affichent un taux de COV compris entre 1 et 4 g/l. Un résultat très inférieur aux 30g/l imposés par la réglementation, mais qui restent polluantes. Si ces dernières bénéficient d'un classement A+ sur la qualité de l'air intérieur, il est à noter que ce classement garantit une faible émissionémission de COV 28 jours après l'application.
Une ressource gérée durablement
Pour préserver cette ressource naturelle, renouvelable tant que l'on ne la surexploite pas, les algues sont cultivées en baie d’Iroise où elles poussent tranquillement. Arrivées à la bonne taille, elles sont ensuite acheminées pour être transformées dans les environs de Brest.
Une utilisation ancestrale
L'utilisation des algues dans notre quotidien ne date pas d'hier. En effet, certaines variétés auraient été utilisées en 2.800 avant J.C. par la médecine chinoise. Décriées et montrées du doigt, il n'y a pas si longtemps, car elles salissaient les plages, les algues ont la vie dure et de la ressource. Par leurs propriétés, elles rentrent dans la composition des produits cosmétiques, de matières plastiquematières plastique, sont utilisées dans l'industrie agroalimentaire ou pharmaceutique. Micro-algues ou macro-algues, un pas de plus pour s'affranchir de la pétrochimie.
Le saviez-vous ?
Les algues ne sont pas les seuls produits de la mer à être utilisés en peinture. Par leurs propriétés, les coquilles Saint-Jacques rentrent dans la composition des peintures pour façade.