Le Canal de Briare

Aux IVème et Vème siècles, Briovodurum, nom d'origine celtique, devient Brierre, puis Briarre et enfin Briare. La ville se développe, vivant de son commerce et de sa viticulture.

Les guerres de religions et celle d'Espagne terminées, Henri IVHenri IV et son ministre Sully amorçent le relèvement de la France et dotent le pays de routes et de canaux afin d'approvisionner Paris. Le souci constant d'améliorer la navigation, et de passer de Loire en Seine pour approvisionner Paris fait germer des idées nouvelles.

Carte des canaux de la région

Un projet de canal est mis en œuvre de Briare à Montargis à travers la Puisaye et le Gâtinais.

La constructionconstruction d'une voie d'eau navigable "Le canal de Loyre en Seine" est lancée en 1604. C'est l'ingénieur Hugues Cosnier qui en assure la réalisation. Favorisé par les techniques nouvelles, l'ingénieur Crosnier reprend deux idées déjà anciennes pour les améliorer et les appliquer. Il s'agit d'une part de « l'écluseécluse à sas à deux paires de portesportes busquées », dessinée par Léonard de VinciLéonard de Vinci mais n'ayant jamais eu de suite sur le terrain. Cet appareil hydraulique nouveau permettant la translation montante et descendante du bateau, outil essentiel à la navigation artificielle. Et, d'autre part le « biefbief de partage » un procédé d'Adam de Craponne, qui accumule les eaux dormantes ainsi que celles des petits ruisseaux environnants pour les diriger vers une section de canal située à la ligne de partage, et qui alimente les deux versants. Après une période d'arrêt, à la mort de Henri IV. En 1610, la mort du roi Henri IV ainsi que des coûts de réalisations plus importants que prévus, vont interrompre le chantier plus de vingt-cinq ans. L'ingénieur Crosnier décède également, il ne verra pas l'achèvement de ses travaux.

Il restait douze kilomètres à construire, « la compagnie des seigneurs de Loire en Seine » se crée alors (on est sous Louis XIII), elle reprend les titres de propriété des ouvrages, achève le canal et va l'exploiter en 1638.

L'instauration d'un droit de péage, attire les capitaux des gros investisseurs et assure la pérennité de l'exploitation. Le commerce des villes importantes situées sur la Loire se développe, il faut trois à quatre jours de Briare pour rejoindre Paris.

1 - L'échelle d'écluses de Rogny.

Classée monument historique, l'échelle des 7 écluses de Rogny est un chef-d'œuvre de construction au XVIIè siècle. Son exploitation quand à elle était beaucoup moins économique : Les bateaux ne pouvant se croiser l'attente durait une journée pour laisser passer un train de chalands allant dans la même direction et la consommation d'eau doublait, une éclusée ne servant qu'à un seul bateau. Le volume d'eau nécessaire était de 1600m³ par bateau. Cette eau était amenée jusqu'au bief de partage soit 750 litres /s en été et toutes les sources étangs et réservoirs alentour n'y suffisaient à peine.

Rogny

Le grand escalierescalier d'eau fonctionnera plus de deux siècles permettant le développement de la navigation de commerce et la prospérité de la compagnie. Le trafic annuel était de 3 à 4000 bâteaux. Nouveau gabarit de péniches oblige (gabarit "Freycinet"), elle sera remplacée par 6 écluses séparées, sur un nouveau tracé, en 1882.

Les 7 écluses de Rogny

Le commerce des villes importantes situées sur la Loire se développe, il faut trois à quatre jours de Briare pour rejoindre Paris. Le canal remonte la vallée de la Trezée et redescend la vallée du Loing jusqu'à Buges, là, il s'unit au canal dcanal d'Orléans pour former le canal du Loing qui rejoint la Seine à Moret.

2 - Le pont-canal de Briare

Les transports fluviaux s'intensifient au XVIIIème siècle et en 1822, on envisage de relier la Loire au Rhône par la construction du canal latéral à la Loire, creusé sous la Restauration. Le pont-canal, ouvrage de 662,69 mètres dont 600 mètres au-dessus de la Loire a été construit de 1890 à 1897.

Vue du ciel, le pont canal

Jusqu'à sa construction aucune communication directe n'existait entre le canal latéral à la Loire et le canal de Briare qui suit la rive droite. Tous les bateaux arrivant à Chatillon sur Loire, étaient forcés de traverser le fleuve pour gagner le canal de Briare. Manœuvre toujours périlleuse surtout lorsque la Loire était en crue. L'inspecteur général Mazoyer fut chargé de l'étude d'un projet de pont. Dès l'étude terminée les travaux commencèrent aussitôt. La structure maçonnée fut confiée à l'entreprise Eiffel dont le patron est universellement connu depuis la création de sa tour à Paris. Le tablier métallique lui, est l'œuvre de Dayde et Pille sous la direction de Mazoyer. L'ossature métalliqueossature métallique fut fabriquée par les Ets Mont St Martin à Longwy.

Le timbre du pont canal

Il se trouve à 8 mètres de hauteur au dessus du niveau de l'étiageétiage. Son lit mesure 6 mètres de large, le tirant d'eau est de 2,20 mètres. L'ensemble repose sur quinze piliers en pierres de tailles espacés chacun de 40 mètres d'axe en axe. Mais la principale curiosité de ce pont réside dans le fait que pour la première fois on utilisa de l'acier en tôle incurvée pour former le lit du canal. Pour assurer son étanchéitéétanchéité on riveta toutes les parties métalliques à la riveteuse hydraulique. Le gros œuvregros œuvre était pratiquement terminé au mois de mai 1894, 115000 m³ de terre avait été remué, 117824 m³ de bétonbéton furent employé, ainsi que 4304 tonnes de fer et d'acier furent utilisées. Le premier bateau l'emprunta le 16 septembre 1896 à 8 heures du matin.

Vue de près et d'en bas du pont canal de Briare

Pour d'autres constructions en fer célèbres de cette époque héroïque voir le dossier : Le fer tombe le masque