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Le biota de Jehol vient encore de faire parler de lui. Rappelons qu'il s'agit des restes fossilisées d'un écosystème qui existait il y a entre 133 et 122 millions d'années, pendant le Crétacé inférieur, retrouvé dans les formations géologiques Yixian et Jiufotang au nord-est de la Chine. Le lieu est célèbre non seulement à cause de l'extraordinaire qualité de conservation des fossiles mais aussi parce qu'y ont été découverts les premiers dinosaures à plumes dans les années 1990.
L'écosystème de l'époque était constitué de zones humides et de nombreux lacs (mais non de rivières, deltasdeltas ou habitats marins) bordés de volcans entrant périodiquement en éruption. Les dépôts sédimentaires de type Lagerstätte (un terme allemand signifiant lieu de stockage, faisant au pluriel Lagerstätten) qui s'y sont formés ont gardé la mémoire de dinosaures aujourd'hui célèbres, comme Caudipteryx et Microraptor.
À gauche, les restes fossilisés de Changyuraptor. À droite, un zoom sur la partie correspondant à sa queue ornée de plumes. © L. Chiappe, Dinosaur Institute, NHM
Des plumes pour ralentir et atterrir sans risques
L'article de Nature fait justement état de la découverte d'un autre dinosaure à plumes faisant partie des microraptoriens. Celui-ci s'appelle Changyuraptor yangi et ses restes fossilisés datent d'il y a environ 125 millions d'années. Long d'environ 1,30 m, il devait peser aux alentours de 4,5 kgkg. L'analyse de sa structure osseuse indique que le fossile est celui d'un adulte. Mais ce qui frappe les paléontologuespaléontologues est qu'il possédait une queue portant les plus longues plumes -- 30 cm -- jamais trouvées chez un dinosaure. Pour eux, cela renforce l'hypothèse que les microraptoriens étaient capables de voler. En effet, les longues plumes, présentes aussi sur les quatre membres de ces dinosaures apparentés aux dromaeosauridésdromaeosauridés, une famille de dinosaures théropodesthéropodes ressemblant à des oiseaux, donnent l'impression qu'il était doté de deux paires d'ailes pour le vol, battu ou plané. Mais étant donné la taille de Changyuraptor yangi, une queue avec de longues plumes est précisément ce qu'il faut pour stabiliser un animal volant au moment de l'atterrissage.
La découverte de Changyuraptor yangi semble indiquer aussi que le vol n'était pas l'apanage des dinosaures de toute petite taille. Elle constitue un argument de plus amenant à considérer les oiseaux comme les derniers dinosaures vivants, ce dont on se doutait depuis longtemps.