Une équipe de chercheurs européens a mis en évidence les preuves de la baisse sensible de la diversité à la fois des abeilles et des fleurs qu'elles pollinisent. Ces scientifiques du Royaume-Uni, des Pays-Bas et d'Allemagne ont observé l'évolution de la biodiversité sur plusieurs centaines de sites et constaté que la diversité des abeilles s'est appauvrie dans près de 80% d'entre eux avec une diminution du nombre d'abeilles s'échelonnant entre 25 et 80%.

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Note : les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

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Sachant que l'on évalue la valeur économique de la pollinisation mondiale entre 30 et 73 milliards d'euros par an, la diminution du nombre d'abeilles pourrait entraîner de graves répercussions pour le secteur agricole. Le plus grand responsable de la disparition des abeilles est le parasite acarien Varroa, d'origine sud asiatique et introduit en Allemagne en 1977.

En Allemagne, on estime les dommages causés par ce parasite à 15 millions d'euros par an. Les chercheurs ont découvert un nouveau moyen biologique de lutte contre ce parasite : l'acide oxalique contenu naturellement dans les épinards, la rhubarbe, la betterave rouge, le miel, le thé et le cacao par exemple. Selon les travaux de Eva Rademacher de l'université libre de Berlin, un traitement à l'acide oxalique peut réduire de 95% une population d'acarien. Cette substance n'est pas toxique ni pour les abeilles, ni pour l'homme qui la consomment naturellement dans leur alimentation. Les experts conseillent un traitement croisé entre plusieurs moyens de lutte que sont les acides formiques et les acides oxaliques.

Une colonie d'abeille. Crédits : http://www.miel-uzes.com

Une colonie d'abeille. Crédits : http://www.miel-uzes.com

D'autres causes semblent responsables de la diminution du nombre d'abeilles : l'agriculture intensive entre autres à cause des moissonneuses batteuses qui broient les insectes, la monoculture réduisant la richesse de l'habitat des insectes ainsi que l'utilisation de pesticides et d'engrais. Il a en effet été remarqué que les abeilles sont en meilleure santé aux alentours des fermes biologiques. Même si les pesticides ne tuent pas les abeilles, ils les affaiblissent et les rendent plus sensibles aux parasites. Il y a quelques années, une colonie d'abeilles pouvait résister à 10.000 acariens Varroa, aujourd'hui, 2000 parasites suffisent à anéantir une colonie. De même, les abeilles affaiblies, survivent plus difficilement à un long hiver et au manque de nourriture qui l'accompagne.

Par Sophie Fourmond.