Une véritable dent obtenue par culture de cellules peut être implantée dans une gencive, où elle poussera comme une vraie. L'expérience a été réussie chez la souris par une équipe japonaise. Mais avec une limite de taille : les cellules initiales ont été prélevées sur un embryon.

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    Implanté dans la gencive d'une souris, un bourgeonbourgeon dentaire obtenu par culture est devenu une véritable incisive. Voilà de quoi soulever l'espoir de remplacer des dents abîmées par des vraies. Mais les prothésistes ont encore de l'avenir car le travail n'en est qu'à ses débuts...

    Pour démarrer sa culture, Takashi Tsuji, de l'université de Tokyo, a prélevé chez un embryonembryon, au niveau du germegerme d'une dent, des cellules épithéliales et des cellules de mésenchymemésenchyme. Les deux groupes ont été cultivés séparément jusqu'à obtenir 105 cellules dans chaque lot puis transférés ensemble dans une goutte de collagènecollagène, qui agit comme un ciment pour les cellules.

    Une dent normale

    Seize jours plus tard, un petit bourgeon s'était formé, qui a été implanté dans la gencive d'une souris dont on avait retiré une incisive. La dent implantée s'est alors développée normalement, avec ses vaisseaux sanguins, sa pulpe et des racines dentaires.

    Cette quenotte de souris a commencé à pousser dans une boîte de Pétri… Crédit : Takashi Tsuji

    Cette quenotte de souris a commencé à pousser dans une boîte de Pétri… Crédit : Takashi Tsuji

    Takashi Tsuji explique lui-même qu'il reste encore beaucoup de travail pour appliquer ce résultat à la réparation de dents humaines. Tout d'abord, les cellules à cultiver doivent provenir d'un embryon et être prélevées suffisamment tôt (au stade de formation de la cupulecupule). Actuellement, son équipe cherche des cellules humaines que l'on pourrait prélever chez l'adulte et qui consentiraient à pousser sous forme de dents.

    Ce ne serait pas tout à fait une première puisque l'implantation chez l'être humain d'un organe cultivé a déjà été réalisée. En 2006, une équipe américaine menée par Anthony Atala avait réussi la reconstruction de vessies chez sept patients grâce à des tissus cultivées.