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De tous les animaux d'élevage, les Européens estiment que certaines volailles sont les plus à plaindre. La promiscuité peut d'ailleurs créer des agressivités parfois très violentes. A droite, une poule déplumée par ses congénères. © ASG-Wur (NL) &cop
La plupart des dérives comportementales des animaux d'élevage se déroulent sur le mode de l'oralité. Et elles peuvent atteindre des degrés de violence importants. Ainsi les éleveurs de poules, où sévit le feather-pecking, retrouvent-ils parfois une partie substantielle de leur volaille "mise à nu". Quant à la caudophagie (tail-biting) des porcs, elle peut générer des blessures graves, des infections, du stressstress.
Pourquoi ces déviances? Un groupe de chercheurs de Welfare Quality a élaboré un dispositif expérimental pour mesurer la propension des cochons à se mordre la queue (caudophagie). Traditionnellement, l'observation de ce phénomène était réalisée sur un animal, en fixant un leurre (généralement un morceau de corde) à un murmur et en observant s'il était mordillé ou non. Ce dispositif a été amélioré en fixant le leurre à un support permettant l'approche de différents côtés et donc de tester un groupe d'animaux (une dizaine semble le nombre idéal). Un individu isolé n'a, en effet, pas le même comportement que s'il est entouré de congénères.
Mais que faire contre cette habitude? Certains travaux suggèrent que la mise à la disposition des porcelets de foin frais ou d'autres matériaux permettant une occupation orale réduit grandement l'apparition ultérieure de la caudophagie. Cette hypothèse sera vérifiée par les chercheurs et les périodes où l'apport de foin est le plus favorable vont être testées. L'objectif est de pouvoir fournir aux éleveurs des "guides de conduite" efficaces.
La composante génétiquegénétique de ce comportement sera également étudiée de près. La consanguinitéconsanguinité est souvent forte chez les cochons d'élevage, qui sont généralement sélectionnés en fonction de critères productifs, notamment la rapiditérapidité de croissance. Il est possible que ces pratiques renforcent les comportements délétères et que ceux-ci soient donc réductibles par un meilleur choix des reproducteurs.
D'autres types de problèmes peuvent également avoir une composante génétique. Des animaux excessivement craintifs, par exemple, peuvent se comporter ainsi en raison d'un environnement stressant et bruyant, ou de pratiques inappropriées de l'éleveur, mais ce trait de caractère s'explique aussi pour une large part, par l'hérédité. Il pourrait donc également être réduit par la sélection.