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    Suite au traitement par les hormoneshormones de croissance, un premier cas de jeune atteint de la maladie de Creutzfeldt-Jakobmaladie de Creutzfeldt-Jakob est apparu en 1985. Si aujourd'hui les contaminationscontaminations ne sont plus possibles grâce à la modification du mode de préparation de l'hormone, on déplore 119 cas rien qu'en France.

    Maladie de Creutzfeldt-Jakob. © Tatiana Shepeleva, Shutterstock

    Maladie de Creutzfeldt-Jakob. © Tatiana Shepeleva, Shutterstock
    Un premier cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob, suite au traitement par hormones de croissance, est apparu en 1985. © afme.org

    Un premier cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob, suite au traitement par hormones de croissance, est apparu en 1985. © afme.org

    En 1985, un cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob est apparu chez un jeune aux États-Unis et deux ou trois autres cas de jeunes présentant les symptômessymptômes ont été successivement détectés en Grande-Bretagne. La maladie étant très rare chez les jeunes, la recherche des antécédents a pu rapidement démontrer un lien avec le traitement aux hormones de croissance. Le nombre de cas s'est ensuite multiplié dans d'autres pays. Pensant passer entre les mailles du filet, la France a déchanté lorsque le premier cas est apparu sur son territoire.

    En France, les premiers cas sont apparus en 1989, soit quatre à cinq ans après la contamination. Beaucoup de cas se sont développés dans les années 1990, mais depuis 2005, le nombre de cas décroît fortement. « Le risque n'est pas nul de voir encore de nouveaux cas, mais nous sommes plutôt à la fin de l'affaire. », souligne Jean-Philippe Brandel.

    Grâce à la connaissance des numéros de lots administrés aux enfants contaminés et à la réalisation d'analyses statistiques, la période de contamination en France (période de risque maximum) a été déterminée comme ayant eu lieu entre décembre 1983 et juillet 1985. Tous les enfants contaminés ont utilisé des lots fabriqués entre ces deux bornes. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, deux autres pays très atteints, la contamination est certainement antérieure (dans les années 1970).

    Modification du mode de fabrication de l’hormone

    « Tant qu'il n'y avait pas de problème il n'y avait aucune raison de changer le mode de fabrication de l'hormone. », explique Jean-Philippe Brandel. Mais suite à la contamination et au lien clairement établi avec l'hormone de croissance, le mode de fabrication de l'hormone a été repensé. Dans de nombreux pays dont les États-Unis, le choix s'est rapidement porté vers la généralisation de l'hormone recombinante dont la synthèse se fait par des bactéries dans lesquelles le gène de la somatotropine a été transféré. Avec ce système de fabrication, toujours utilisé actuellement, il n'y a à priori pas de risque de contamination possible. L'hormone synthétique ou recombinante est appelée « somatropine ».

    Schéma d’une bactérie. Les plasmides constitués d’ADN peuvent contenir un gène d’intérêt et permettre l’expression de protéines, comme l’hormone de croissance. © DR

    Schéma d’une bactérie. Les plasmides constitués d’ADN peuvent contenir un gène d’intérêt et permettre l’expression de protéines, comme l’hormone de croissance. © DR

    En France, le choix s'est porté en juillet 1985 sur un autre mode de fabrication : les prélèvements d'hypophyseshypophyses ont continué, mais une étape de purification de l'hormone a été ajoutée. En effet, l'extrait était traité à l'urée pour inactiver le prionprion responsable de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. « Beaucoup d'arguments font penser que ce traitement a été efficace car aucun patient traité uniquement avec des lots d'hormone fabriqués après juillet 1985 n'a développé la maladie », indique Jean-Philippe Brandel. L'utilisation de l'hormone synthétique a malgré tout été généralisée en France à partir de 1988.

    Procès de l’hormone de croissance

    En France, on compte aujourd'hui 119 cas de jeunes ayant été contaminés par des lots d'hormone de croissance. Un procès, d'octobre à novembre 2010, a eu pour but de déterminer les responsabilités imputées aux différents acteurs de la production et de la distribution de l'hormone contaminée.