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Main, peau et glissement : Opinions nouvelles sur la matière vivante
Spécialisé en chirurgiechirurgie réparatrice, je cherchais un nouveau procédé technique de reconstruction des tendons fléchisseurs des doigts.
Lors des interventions chirurgicales, la souplesse mécanique du tissu assurant le glissement me fascina d'emblée par son extrême finesse et fragilité. Or ce tissu qui assure l'efficacité du glissement, l'indépendance des structures entre elles, est composé d'un réseau de fibrilles collagéniques dont la répartition est totalement désordonnée et sans logique apparente. Ce fut pour moi un bouleversement car mon esprit cartésien, logique, avait du mal à l'admettre. Chaos et efficacité faisaient bon ménage.
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Puis la notion de continuité tissulaire s'imposa. La mise en évidence du rôle majeur de ce tissu de glissement longtemps négligé, de son unité fonctionnelle, la microvacuole, et de sa globalisation pour tout le corps m'incitèrent à une remise en question de ma vision du vivant. Une aventure intellectuelle imprévue qui me fit m'éloigner des rivages tranquilles de l'analytique classique enseigné aux chirurgiens, pour rentrer dans un monde mal connu fractal et chaotique.
Après 30ans de chirurgie de reconstruction, façonnant tous les jours la matière vivante humaine, tentant de comprendre des faits mal expliqués par les enseignements traditionnels, je pense que les forces physiques intra-corporelles ont été trop longtemps négligées et j'émets l'hypothèse après des centaines d'observations in vivoin vivo sous endoscopeendoscope qu'il existe un même et unique système architectural pour la vie.