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En 2002, un squelette complet de lion marsupial a été trouvé dans une grotte de Nullarbor. De la taille d'un léopard, Thylacoleo carnifex pesait 250 kg. Son espèce a vécu entre 2 millions d'années et 10 000 ans avant le présent. Crédit : Clay Bry
Des lézards aussi longs qu'un camping-car, des kangourouskangourous de trois mètres de haut, des rats marsupiaux grands comme des rhinocérosrhinocéros sans oublier les diptrodons, paisibles herbivoresherbivores de trois tonnes : la faunefaune australienne a comporté, durant des millions d'années, un bestiaire de géants. Puis, à partir d'environ 45 000 en arrière, une hécatombe a eu raison de ces grands animaux, mammifèresmammifères marsupiaux pour la plupart.
Que leur est-il arrivé ? Deux hypothèses sont classiquement évoquées : un changement climatiquechangement climatique et la chasse effectuée par l'être humain, arrivé à peu près au moment du début du déclin de cette faune. La question ne se pose d'ailleurs pas qu'en Australie. Partout dans le monde, ce que l'on appelle souvent la mégafaunemégafaune, regroupant les animaux de plus de 45 kgkg, a très fortement régressé à partir de cette époque.
Un ensemble de grottes australiennes apportent un élément de réponse. Situées dans la plaine aride de Nullarbor (qui vient du latin nullius arbor, « aucun d'arbrearbre »), au sud de l'Australie, dans le grand désertdésert Victoria, elles ont livré une généreuse quantité de squelettes en excellent état, dont beaucoup étaient même complets. Au total, ces grottes ont permis de décrire 69 espècesespèces de vertébrésvertébrés et 1 espèce de mollusquemollusque, datés entre 800 000 et 200 000 ans avant le présent. Pour Gavin Prideaux, qui les explore depuis cinq ans, elles constituent une « pierre de RosetteRosette » livrant les secrets de la faune australienne aujourd'hui disparue.
Adaptés au climat d'aujourd'hui
Récemment, 23 squelettes de kangourous y ont été dégagés par l'équipe de Gavin Prideaux, dont 8 correspondaient à des espèces nouvelles. Après datation précise, les chercheurs ont pu examiner les dents de ces animaux et les comparer à des espèces voisines actuelles. Il apparaît que tous étaient herbivores et que la nourriture de ces kangourous ancestraux était très semblable à celle de leurs cousins d'aujourd'hui. Les scientifiques en concluent que le climatclimat de l'époque était à peu près le même qu'actuellement, « peut-être juste un peu plus humide ». En tout cas, insistent-ils, ces marsupiaux disparus étaient parfaitement adaptés à un climat sec.
Exit donc, affirment-ils, l'hypothèse du changement climatique. Leur conclusion, cependant, ne fait pas l'unanimité, d'autant que la disparition rapide d'espèces peut avoir plusieurs causes.