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A la suite de leur chimiothérapie, environ 80% de patients atteints d'un cancer déclarent avoir des problèmes cognitifs, (appelés en anglais "Chemobrain") tels que des pertes de mémoire, une certaine confusion et des difficultés de concentration.
Dans un article publié dans Journal of Biology par l'équipe de Mark Noble, professeur à l'Université de Rochester à New York, 3 agents anticancéreuxanticancéreux, le cisplatine (cancer du sein), la carmustine (tumeurs cérébrales) et la cytarabine (leucémies et lymphômes), provoqueraient une toxicitétoxicité sur les cellules neurales en culture et chez la souris.
Dans le cas de cultures cellulaires, le dosagedosage nécessaire pour dégrader 40 à 80% des cellules cancéreuses endommageraient également 70 à 100% de cellules neuronales saines. Chez la souris traitée par chimiothérapie à des doses comparables à celles utilisées chez l'homme (en rapport poids/concentration), le nombre de cellules en division continue de diminuer malgré l'arrêt du traitement depuis plusieurs semaines. Les cellules particulièrement vulnérables sont les neuronesneurones de l'hippocampehippocampe, importants dans la mise en mémoire, et les oligodendrocytes, responsables de la myélinisation des axonesaxones permettant une transmission rapide de l'information.
Dans une publication à paraître dans le journal Cancer, des chercheurs japonais du " National Cancer Hospital East" de Chiba ont également démontré que des patientes atteintes d'un cancer du sein ont des régions cérébrales altérées par suite d'une chimiothérapie. Ils ont montré qu'après l'arrêt de la chimiothérapie, les volumesvolumes occupés par les aires cognitives (gyrusgyrus préfrontal, cungulaire et du parahippocampe) sont significativement réduits. Trois ans après la chimiothérapie, ces volumes sont identiques entre les femmes traitées par chimiothérapie et les femmes opérées pour leur cancer du sein, suggérant ainsi des pouvoirs de récupération jusqu'alors inconnus du cerveaucerveau.
Dans une troisième étude publiée dans le journal Breast Cancer Research and Treatment, l'equipe de Daniel Silverman de l'Université de Californie, à Los Angeles a démontré que les femmes atteintes de "chemobrain" avaient des changements d'activité et de fonctionnement du cortexcortex frontalfrontal, et ce, même dix années après arrêt du traitement.
Selon Stewart Fleishman, membre du "Beth Israël Medical Center" et du "St Luke's-Roosevelt Medical Center", ces phénomènes avaient été constatés depuis longtemps, mais, désormais, il existe des preuves neuropathologiques des effets néfastes de la chimiothérapie sur le cerveau. Un médicament commercialisé sous le nom de Focalin, utilisé en général contre l'hyperactivité, est prescrit pour limiter les problèmes cognitifs liés à la chimiothérapie.
Pour Mark Noble, ces résultats remettent en cause la théorie de longue date selon laquelle les droguesdrogues chimiothérapeutiques ciblent uniquement les cellules en division rapide et épargnent les cellules quiescentes et matures. Cela ne veut pas dire qu'il faille arrêter de traiter les cancers par chimiothérapie mais qu'il faut aussi prendre en compte la dangerosité et les effets à long terme de ces drogues. Noble déclare d'ailleurs travailler sur des possibilités de réduire ces dommages sans interférer sur la thérapiethérapie cancéreuse.
Par Brice Obadia, Hedi Haddada & Sophia Gray