Selon le dernier rapport de l'OMS, 92 % de la population mondiale respire un air trop pollué par les particules fines. Ces chiffres s'appuient sur une nouvelle étude, qui prend en compte 3.000 sites, en milieux urbain et rural, et viennent conforter les résultats d'une autre, publiée en mai dernier. De son côté, l'OCDE estime qu'en 2060, la pollution atmosphérique causera entre six et neuf millions de décès prématurés.

au sommaire


    L'OMS (Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé) vient de présenter les résultats d'une étude menée avec l'université de Bath (nommée Breathlife). Dans 92 % des sites de mesure, en ville ou en milieu rural, les quantités de particules finesparticules fines PM2.5, c'est-à-dire de dimensions inférieures à 2,5 micronsmicrons, sont supérieures à la limite fixée par l'OMS (10 microgrammes par mètre cube). Ces particules sont notamment composées de sulfates, de nitrates ou de carbonecarbone noir. Très fines, elles pénètrent facilement dans les poumons et se répandent dans le système circulatoire.

    En mai dernier, l'OMS avait déjà présenté les résultats d'une étude menée en milieu urbain dans près de 800 villes du monde, avec des conclusions similaires. Elle avait alors émis des recommandations pour réduire cette pollution qui a un impact très important sur la santé humaine. Début septembre, l'OCDE prévoyait qu'en 2060, la pollution atmosphérique causerait entre 6 et 9 millions de morts prématurées dans le monde et une diminution de 1 % du PIB (produit intérieur brutproduit intérieur brut) à l'échelle de l'ensemble des pays.

    ----------

    Article initial paru le 15/5/2016 à 13:29

    Plus de huit citadins sur dix vivent dans un environnement où les niveaux de pollution dépassent les seuils fixés par l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé. Cela concerne les pays riches et les pays pauvres, ces derniers étant plus touchés.

    D'après la dernière base de données sur la qualité de l’air en milieu urbain de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la quasi-totalité (98 %) des villes de plus de 100.000 habitants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne respectent pas les lignes directrices de l'OMS relatives à la qualité de l’air. Dans les pays à revenu élevé, ce pourcentage tombe à 56 %.

    « La diminution de la qualité de l'airair en milieu urbain augmente pour les habitants le risque d'accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment d'asthme », rappelle l'OMS.

    Pour tirer ces conclusions, l'agence onusienne a comparé les niveaux de petites particules et de particules fines (PM10 et PM2.5) dans 795 villes de 67 pays sur une période de cinq ans (2008-2013). « Les PM10 et les PM2.5 comprennent des polluants comme le sulfate, les nitrates et le carbone noir, qui pénètrent profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire », précise l'OMS.

    Résultat, « les niveaux les plus élevés de pollution atmosphérique ont été constatés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire des régions OMS de la Méditerranée orientale et de l'Asie du Sud-Est. Les niveaux annuels moyens y dépassent souvent entre cinq et dix fois les limites fixées par l'OMS ».

    Promouvoir les modes de transport doux limiterait la pollution. © Dean Drobot, Shutterstock

    Promouvoir les modes de transport doux limiterait la pollution. © Dean Drobot, Shutterstock

    La balle est dans le camp des décideurs politiques

    La plupart des sources de pollution de l’air extérieur en milieu urbain ne sont pas du ressort des habitants et exigent l'intervention des municipalités, ainsi que des décideurs nationaux et internationaux.

    Ainsi, « limiter les émissionsémissions des cheminéescheminées industrielles, accroître l'utilisation des sources d'énergie renouvelable, comme l'énergieénergie solaire et éolienneéolienne, et privilégier les transports en commun rapides, la marche et les réseaux de pistes cyclables dans les villes font partie des stratégies possibles et abordables ».

    Notons que durant l'Assemblée mondiale de la Santé, du 24 au 30 mai, les États membres débattront d'une feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l'air sur la santé.