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Manger gras est mauvais pour la santé du cœur mais aussi pour celle du cerveau. © Julia Frost, Flickr, CC by-nc 2.0
La flore intestinale (ou microbiote intestinal) compte à peu près 100.000 milliards de bactéries, correspondant à environ 1.000 espècesespèces. Ces micro-organismes participent à différentes fonctions biologiques : la digestion, la croissance, l'inflammationinflammation, l'immunitéimmunité, la protection contre les pathogènespathogènes. Or, des modifications de la flore intestinale semblent impliquées dans certaines maladies, y compris des problèmes neuropsychiatriques. Par exemple, des probiotiquesprobiotiques pris oralement, censés agir sur la composition de la flore intestinale, peuvent diminuer l'anxiété.
De plus, la prévalenceprévalence des maladies mentales, comme la dépression et la démencedémence, augmente avec l'obésitéobésité. Des études ont montré des déficits dans l'apprentissage, la mémoire, la fonction exécutive, chez des personnes obèses par rapport à des patients non-obèses. Les régimes modernes, riches en graisses et sucressucres, favorisent des altérations dans le microbiomemicrobiome intestinal.
Des chercheurs de l'université de l'État de Louisiane ont donc voulu savoir si le microbiome lié à l'obésité modifiait le comportement et la cognitioncognition, même en l'absence d'obésité chez l'individu. Pour cela, ils ont utilisé des souris adultes non-obèses qui suivaient un régime normal, mais à qui ils ont transplanté le microbiote intestinal de souris qui avaient été nourries avec un régime riche en graisses ou un régime témoin. Leurs résultats paraissent dans Biological Psychiatry.
L’obésité est liée au risque de dépression et de démence. ©Tony Alter, Flickr, CC by 2.0
Anxiété, problèmes de mémoire, comportements répétitifs
Les animaux qui ont reçu le microbiote de souris nourries au gras ont eu des changements dans leur comportement : une augmentation de l'anxiété, des problèmes de mémoire et des comportements répétitifs. Il y avait aussi des effets négatifs sur leur santé : une augmentation de la perméabilité intestinale et de marqueurs de l'inflammation ainsi que des signes d'inflammation du cerveaucerveau qui pourraient avoir contribué aux changements de comportement.
Cet article suggère donc que les régimes riches en graisses altèrent la santé du cerveau : des changements induits par l'alimentation dans la flore intestinale suffisent à détériorer la fonction cérébrale en absence d'obésité. La composition du microbiote intestinal influence donc les comportements de l'individu.
Le métabolismemétabolisme microbien de l'intestin produit de l'histaminehistamine et d'autres médiateurs neuro-actifs qui pourraient stimuler le système nerveux local. L'axe intestin-cerveau est donc une cible potentielle pour imaginer de nouvelles interventions thérapeutiques contre des maladies psychiatriques.