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À l'occasion de la dernière Journée du don d'organes, le 22 juin 2012, la campagne de sensibilisation a été centrée sur le bénéfice de cet acte : la greffe. La liste des demandeurs est longue... © dondorganes.fr
Foie, pancréas, estomac, duodénum et intestin grêle ! Les équipes chirurgicales des professeurs Jacques Belghiti et Yves Panis sont parvenues à greffer simultanément ces cinq organes à un jeune homme de 26 ans. Cette transplantation éminemment complexe, qui s'est déroulée le lundi 17 décembre 2012 à l'hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), a duré 12 heures. Quatre chirurgiens et quatre anesthésistes réanimateurs se sont succédé au bloc opératoire.
Le jeune patient souffrait d'une maladie congénitale rare diagnostiquée à l'âge de 8 ans. Celle-ci entraînait une atteinte musculaire du tube digestif l'empêchant de se nourrir normalement. « Il a vécu jusque-là grâce à une nutrition parentérale. Mais depuis quelque temps, cet apport était devenu impossible en raison d'une thrombosethrombose de ses axes veineux », précise l'AP-HPHP.
Une image de l'intervention réalisée le 17 décembre 2012 à l'hôpital Beaujon de Clichy durant 12 heures pour greffer cinq organes à un patient. © AP-HP
Des perspectives encourageantes
Pour surmonter cet obstacle, les radiologues et les anesthésistes réanimateurs de l'hôpital Beaujon (AP-HP) ont conçu et mis en place un cathétercathéter directement dans la veine cave inférieure, afin de rendre possible une greffe intestinale qui devenait vitale. L'AP-HP poursuit : « pour lui permettre une alimentation orale, cette greffegreffe devait inclure l'estomac et le duodénum. Comme il existait une atteinte hépatique due à la nutrition parentérale au long courslong cours, la greffe du foiefoie concomitante était de même préférable. Cette multiplicité des organes à greffer a conduit l'équipe chirurgicale à privilégier une intervention unique de tout le tube digestif incluant le foie et le pancréas. »
Précisons qu'auparavant, les chirurgiens lui ont retiré l'estomac, le bloc duodénopancréatique, le foie et le grêle. Ils ont toutefois laissé la raterate « pour améliorer la tolérance immunologique de cette greffe à haut risque de rejet ». L'AP-HP souligne qu'à peine une semaine après l'intervention, « le patient se porteporte bien. Les suites opératoires se sont avérées favorables avec une extubation à la 12e heure, une mise au fauteuil à la 24e heure et le début d'une nutrition entérale par sonde à la 48e heure. Le fonctionnement du foie et du pancréas est excellent et le patient réclame déjà une alimentation orale ». Elle conclut en expliquant que « la réussite d'une telle intervention ouvre des perspectives encourageantes dans le domaine de la transplantation multiorganes chez l'adulte ».