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Les jeux d'argent peuvent être source d'addiction. © Frog974, Fotolia
Sexe ou argentargent : des chercheurs français du CNRS ont identifié les zones cérébrales qui seraient spécifiques à chacun de ces « plaisirs ». Leur découverte ouvre des pistes intéressantes pour la compréhension de pathologies comme l'addiction au jeu.
Jean-Claude Dreher et son équipe du CNRS/université Claude Bernard Lyon 1, ont soumis 18 volontaires à une expérience originale. Ils ont en effet participé à différents jeux, associés à des récompenses de types différents : primaires (comme le sexe et la nourriture) ou secondaires (l'argent, qui n'est pas directement nécessaire à la survie).
Les participants pouvaient alors gagner de l'argent ou... visualiser des images érotiques ! Au cours de cette expérience, l'activité du cerveau a été enregistrée à l'aide d'un appareil d'imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf).
Les plaisirs associés au sexe ou à l'argent ne sont pas perçus de la même façon par notre cerveau. © DR
Vers un traitement des addictions ?
Les chercheurs ont constaté que « la valeur des récompenses était effectivement traitée dans des régions cérébrales partiellement communes », notamment dans le striatum ventral, l'insulainsula, le mésencéphale et le cortexcortex cingulaire antérieur. En approfondissant la question, ils se sont toutefois rendu compte qu'en plus d'une zone commune de la récompense, le cerveaucerveau possède, au sein du cortex orbitofrontal, des zones dédiées à chaque type de récompense.
Ainsi, la partie postérieure du cortex orbitofrontal (évolutivement plus ancienne) « était activée spécifiquement par les images érotiques ». À l'inverse, la partie antérieure (d'apparition plus récente dans l'évolution) est spécifiquement activée par les gains matériels.
Au sein même du cortex orbitofrontal, il existerait donc des régions distinctes correspondant à des récompenses spécifiques. Cette découverte d'importance devrait déboucher sur d'autres travaux. Ceux-ci devraient, à leur tour, permettre de « mieux comprendre certaines maladies psychiatriques, notamment l'addiction aux jeux d'argent ».